L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a décidé de contester la condamnation à cinq ans de prison prononcée à son encontre par la justice algérienne. Son avocat, Me François Zimeray, a confirmé ce mercredi le dépôt d’un appel, tout en évoquant la possibilité d’une issue diplomatique à cette affaire.
Me Zimeray, qui plaide pour un « geste humanitaire » en faveur de son client âgé de 80 ans, a précisé que la procédure d’appel n’excluait pas l’éventualité d’une grâce présidentielle. Cette annonce survient alors que les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont récemment abordé le cas de Boualem Sansal lors d’échanges visant à apaiser les relations franco-algériennes.
« L’appel ne fait pas obstacle à l’application du droit de grâce, conformément à l’article 91 de la Constitution algérienne », a souligné Me Zimeray, avant d’ajouter :
« Si une mesure de clémence venait à être envisagée, je recommanderais naturellement à Boualem Sansal de retirer son recours. »
Boualem Sansal, romancier reconnu et critique acerbe du régime algérien, a été condamné pour atteinte à l’intégrité du territoire national. En cause, des déclarations relayées dans une tribune publiée par le média français « Frontières », où il évoquait la thèse marocaine selon laquelle l’Algérie aurait bénéficié de territoires amputés du Maroc sous la colonisation française.
Son arrestation à Alger le 16 novembre dernier a ravivé des tensions diplomatiques déjà exacerbées par le rapprochement progressif de la France avec la position marocaine sur le Sahara. Cette condamnation s’inscrit ainsi dans un contexte géopolitique tendu, où les relations entre Paris et Alger oscillent entre crispations et tentatives de réconciliation.
La rédaction/Le7tv