Les États-Unis menacent le Venezuela et mettent en garde son Président Nicolas Maduro

Les États-Unis menacent le Venezuela et mettent en garde son Président Nicolas Maduro

Le différend territorial autour de l’Essequibo, riche en hydrocarbures, a ravivé les tensions entre Washington et Caracas. Jeudi 27 mars 2025, le président vénézuélien Nicolas Maduro a violemment critiqué le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, après que ce dernier a mis en garde contre toute tentative vénézuélienne d’empiéter sur ce territoire revendiqué par le Guyana.

 

Un soutien affirmé des États-Unis au Guyana

Lors de sa visite à Georgetown, la capitale du Guyana, Marco Rubio a réaffirmé le soutien américain à ce petit État pétrolier face aux ambitions vénézuéliennes. « Si les forces vénézuéliennes s’avisaient d’attaquer le Guyana ou de menacer les opérations d’ExxonMobil, ce serait une grave erreur qui se terminerait très mal pour eux », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Insistant sur la puissance de la marine américaine, il a averti Caracas des « conséquences désastreuses » que toute tentative d’agression pourrait entraîner.

Le Guyana, qui possède d’importantes réserves d’hydrocarbures, est sur le point de devenir l’un des plus grands producteurs de pétrole par habitant au monde. Cependant, cette richesse attise les convoitises du Venezuela, qui revendique l’Essequibo, un territoire de 160 000 kilomètres carrés représentant plus des deux tiers de la superficie guyanaise.

Maduro réagit avec virulence

Face aux déclarations de Rubio, le président vénézuélien Nicolas Maduro n’a pas tardé à répliquer. Lors d’une allocution télévisée, il a fustigé le responsable américain, le qualifiant « d’imbécile » et affirmant que « personne ne menace le Venezuela ». Maduro a également attaqué la réputation de Rubio, le décrivant comme un membre « corrompu de l’élite de Miami, profondément hostile au Venezuela ».

Son ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a renforcé cette posture en avertissant que l’armée vénézuélienne « ne tolérera pas les menaces d’un gouvernement étranger » et qu’elle répondra « avec fermeté et détermination à toute provocation ».

Une alliance renforcée entre Washington et Georgetown

Dans le cadre de cette visite diplomatique, Marco Rubio a signé un mémorandum d’entente avec le Guyana, officialisant une coopération accrue en matière de sécurité. Washington envisage désormais d’établir une présence militaire dans le pays, similaire à celle déployée dans les riches monarchies pétrolières du Golfe.

Le président guyanais, Irfaan Ali, a salué ce soutien américain, déclarant être « très heureux » de voir les États-Unis garantir l’intégrité territoriale et la souveraineté du Guyana face aux revendications vénézuéliennes.

Une revendication vénézuélienne persistante

Caracas maintient que l’Essequibo lui appartient et fonde sa revendication sur l’accord de Genève signé en 1966, avant l’indépendance du Guyana. Le Venezuela soutient que la frontière naturelle devrait être le fleuve Essequibo, reprenant ainsi la délimitation de 1777, alors que le Guyana affirme que la frontière actuelle a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage à Paris. Le gouvernement guyanais a saisi la Cour internationale de justice pour confirmer cette démarcation.

En 2023, Maduro a organisé un référendum sur l’intégration de l’Essequibo au Venezuela, puis en 2024, Caracas a adopté une loi déclarant ce territoire comme le « 24ᵉ État » du pays. Un gouverneur vénézuélien devrait même être élu dans cette région lors des élections régionales de mai prochain.

Le pétrole, source de tensions régionales

Alors qu’ExxonMobil prévoit d’extraire jusqu’à 1,3 million de barils par jour au Guyana d’ici la fin de la décennie, la majorité des 800 000 habitants de ce pays continue de vivre dans la pauvreté. L’exploitation de ces ressources énergétiques reste ainsi un enjeu stratégique, non seulement pour Georgetown, mais aussi pour les grandes puissances.

Dans le cadre de sa tournée caribéenne, Marco Rubio s’est ensuite rendu au Suriname, un autre État sud-américain où la production pétrolière est en augmentation. Il y a notamment abordé la question des taxes sur les bateaux fabriqués en Chine, un sujet sensible qui suscite des inquiétudes dans les Caraïbes en raison de son impact potentiel sur l’inflation régionale.

Cette escalade des tensions entre les États-Unis et le Venezuela souligne les enjeux géopolitiques croissants autour des réserves pétrolières sud-américaines, dans un contexte où les rivalités entre grandes puissances s’intensifient.

La rédaction/Le7tv