La répression aveugle et brutale du régime militaire algérien vient une nouvelle fois de se manifester dans toute son ignominie avec la condamnation inique de l’écrivain Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme. Son crime ? Avoir osé exercer sa liberté d’expression et remettre en question l’histoire falsifiée que le pouvoir algérien impose depuis des décennies à son peuple.
Un procès politique et une justice aux ordres:
Boualem Sansal, écrivain reconnu et voix dissidente, est la dernière victime en date de la machine répressive d’Alger. Accusé d’« atteinte à l’intégrité du territoire » pour avoir simplement rappelé des faits historiques incontestables, à savoir que l’Algérie actuelle est en partie un héritage artificiel du découpage colonial français, l’auteur de « Le Serment des barbares » subit un acharnement judiciaire digne des pires régimes totalitaires.
Son seul tort a été de s’exprimer librement, dans un média français, sur un sujet tabou pour les généraux qui tiennent le pays en otage. Sa détention, depuis novembre dernier, a provoqué la plus grave crise diplomatique entre Alger et Paris depuis des décennies. Mais c’est surtout une gifle infligée à tous les défenseurs des libertés fondamentales.
Le régime algérien : entre paranoïa et répression systématique
Le verdict n’étonne guère lorsqu’on sait que le régime algérien vit dans la peur panique de toute remise en cause de son narratif officiel. Ce pouvoir, obsédé par le contrôle et la censure, traque les intellectuels, réprime les journalistes, emprisonne les opposants et bâillonne toute voix discordante.
Que Sansal ait 80 ans, qu’il ait toujours défendu son pays malgré ses critiques, qu’il ait bâti une œuvre littéraire mondialement reconnue, tout cela importe peu aux généraux qui ne tolèrent aucune dissidence. Le dogme de l’Algérie assiégée, victime éternelle d’ennemis extérieurs, doit être maintenu à tout prix. Et ce prix, ce sont les libertés fondamentales, la dignité humaine et la crédibilité même de l’Algérie sur la scène internationale.
Au-delà du cas Sansal, cette condamnation constitue un bras d’honneur à la France. Alger, incapable de s’émanciper de ses névroses post-coloniales, continue d’exiger une allégeance totale de Paris, en échange d’un partenariat économique et d’une gestion conjointe des flux migratoires.
La récente crise entre les deux pays, exacerbée par le soutien de la France au plan marocain d’autonomie du Sahara, prouve que le régime algérien ne supporte aucune contradiction. La détention et la condamnation de Sansal sont un chantage diplomatique à peine voilé : Alger tente de dicter sa loi à la France en exigeant un retour à une position plus conciliante. Mais cette politique de la menace et de l’intimidation ne fait que révéler l’isolement croissant d’un régime en bout de course.
L’affaire Sansal, aussi scandaleuse soit-elle, n’a pas déclenché l’indignation mondiale qu’elle mérite. Là où des dictatures plus visibles sont dénoncées, l’Algérie bénéficie d’une étrange impunité. Son régime militaire, sous couvert d’un État civil de façade, continue de réprimer, d’enfermer et d’exiler ses citoyens les plus éclairés, dans une indifférence quasi totale.
Il est plus que temps que les démocraties occidentales, et notamment la France, cessent de fermer les yeux sur la dérive autoritaire du régime algérien. Les timides déclarations d’Emmanuel Macron appelant à la « clairvoyance » de Tebboune ne suffisent pas. L’Algérie ne mérite pas une complaisance diplomatique, mais une condamnation ferme et des sanctions appropriées contre ses dirigeants.
Un régime aux abois face à une nation qui aspire à la liberté
La condamnation de Boualem Sansal n’est que le symptôme d’un régime qui se sait condamné par l’histoire. Derrière les barreaux d’Alger, ce ne sont pas seulement les intellectuels qui sont enfermés : c’est l’Algérie elle-même, otage d’une caste militaire qui refuse à son peuple la vérité et la liberté.
Mais ce régime ne pourra éternellement museler les millions d’Algériens qui aspirent à la démocratie, à la justice et à la fin de la répression. Et quoi qu’il arrive, l’Histoire retiendra le courage de Boualem Sansal et la lâcheté de ses bourreaux.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv