Malgré une victoire arrachée dans les arrêts de jeu (2-1) face à une modeste mais vaillante équipe du Niger, la prestation des Lions de l’Atlas a laissé un goût amer. Sans inspiration en première mi-temps et manquant d’efficacité en attaque, les hommes de Walid Regragui n’ont pas su imposer leur supériorité face à un adversaire qui a joué avec courage et discipline tactique.
Dès le coup d’envoi, le Maroc tente d’imprimer son rythme en campant dans la moitié de terrain adverse. Mais rapidement, le Niger monte son bloc, pressant haut et coupant les circuits de passes marocains. L’animation offensive manque de fluidité, le jeu est trop latéral, et la défense nigérienne, dirigée par l’impeccable Sako, repousse toutes les tentatives marocaines.
Si le côté gauche semble le plus actif, il demeure sans réelle percussion. Les Lions monopolisent le ballon sans inquiéter le gardien adverse. Pire encore, les Nigériens procèdent par contres dangereux et tiennent leur cage inviolée jusqu’à la pause.
Un second acte poussif mais récompensé:
Le retour des vestiaires est marqué par une douche froide pour les Marocains. Dès la 47ème minute, sur coup de pied arrêté, Sako bondit plus haut que tout le monde et propulse le ballon au fond des filets après un rebond sur le poteau (0-1). Une défense passive et un marquage défaillant exposent une équipe marocaine trop peu concernée.
Regragui réagit à la 55ème minute en procédant à un triple changement avec les entrées de Khannous, Zalzouli et Saibari. La dynamique s’inverse alors, le jeu gagne en vitesse et en verticalité.
C’est justement Saibari qui égalise à la 59ème minute, à la suite d’un centre de Diaz dévié par En-Nesyri. La pression s’accentue sur les Nigériens, qui reculent et s’emploient à faire durer chaque interruption de jeu.
Mais le Maroc reste inoffensif jusqu’à l’ultime instant du match. Il faut attendre la 90’+3 pour voir une combinaison lumineuse entre Amrabat, Mazraoui et Diaz, conclue de la tête par El Khannous (2-1). Une victoire au forceps, qui sauve les apparences mais ne dissipe pas les doutes.
Une prestation qui inquiète:
Au-delà du résultat, ce match soulève plusieurs interrogations. L’inefficacité offensive, le manque de créativité au milieu et les errances défensives sont autant de signaux d’alerte à quelques mois des échéances importantes. Si la qualité individuelle permet parfois de faire la différence, l’absence d’une véritable maîtrise collective est préoccupante.
Le Maroc devra vite rectifier le tir s’il veut répondre aux attentes placées en lui. Car face à des adversaires plus redoutables, une telle performance pourrait coûter cher.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv