Abdelkabir Akhchichen, président du Syndicat National de la Presse Marocaine, a déclaré vendredi à Rabat que « l’intérêt médiatique pour les questions relatives aux Marocains du monde est un devoir et une thématique essentielle pour le public marocain ». Il a ainsi appelé à « élargir les angles de traitement et à faire des médias un outil au service des véritables enjeux du citoyen marocain, à une époque où la futilité tente d’imposer son propre système ». Il a souligné que « le rôle du journalisme est de fournir au public une information précise sur les sujets qui le concernent réellement ».
Intervenant lors d’un colloque international intitulé « Le partenariat entre les médias et les compétences des Marocains du monde : un levier essentiel pour contribuer à la stratégie commerciale et industrielle de la régionalisation avancée » (avec comme exemple la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de la région Rabat-Salé-Kénitra), Akhchichen a affirmé que « la communauté marocaine à l’étranger pourrait contribuer de manière significative à l’investissement si un programme spécifique était mis en place, basé sur une vision participative claire traitant les obstacles à l’investissement ».
Le président du syndicat des journalistes a poursuivi en expliquant que « les acteurs politiques et médiatiques accordent une grande importance aux transferts financiers effectués par les Marocains du monde ». Toutefois, il a souligné « l’importance de reconnaître leur contribution immatérielle, notamment à travers leurs compétences remarquables dans divers domaines et les postes de responsabilité qu’ils occupent dans les secteurs entrepreneurial, politique, scientifique et intellectuel ».
Il a qualifié la communauté marocaine résidant à l’étranger de « puissance douce inestimable, essentielle pour renforcer la diplomatie marocaine et favoriser le développement économique du pays ». Il a ensuite ajouté : « Nous devons innover et mettre en place de nouveaux mécanismes législatifs ainsi que des dispositifs tels que la médiation et l’arbitrage afin d’accroître l’attractivité du Maroc pour ses citoyens résidant à l’étranger ». Il a également souligné que « le dernier discours royal a mis en évidence la nécessité de dépasser l’image stéréotypée des Marocains du monde et d’amplifier le débat public à leur sujet, en vue de la mise en œuvre des directives du roi Mohammed VI par les différentes parties prenantes, notamment le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger ».
Akhchichen a aussi insisté sur « l’importance de ne pas oublier les catégories les plus vulnérables, notamment les personnes en situation irrégulière, les mineurs non accompagnés et la génération des travailleurs contractuels ». Il a appelé à « évaluer le bilan des politiques publiques mises en œuvre pour mobiliser les Marocains du monde ». Il a conclu en affirmant que « s’intéresser aux Marocains résidant à l’étranger nous amène inévitablement à prendre en compte ce que les experts appellent ‘la bataille mondiale pour attirer les talents’ ».
De son côté, Redouane El Kadiri, président de l’Université des Compétences Marocaines Résidant à l’Étranger, a mis en avant que « les Marocains du monde représentent une source riche en expertise et en savoir-faire dans de nombreux secteurs industriels et commerciaux », en particulier ceux ayant acquis des expériences variées dans divers environnements économiques internationaux. Il a souligné que cela leur permet de jouer un « rôle clé dans l’amélioration des stratégies régionales, en apportant des solutions aux obstacles à l’investissement et en créant de nouvelles opportunités aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, notamment dans les domaines industriel, commercial et économique en général ».
Lors de son intervention, El Kadiri a également précisé que « le partenariat entre l’Université des Compétences Marocaines Résidant à l’Étranger, le Syndicat National de la Presse et la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de la région Rabat-Salé-Kénitra est unique en son genre ». Selon lui, cette alliance entre ces trois institutions « contribuera sans aucun doute à renforcer l’identité marocaine à l’échelle locale et internationale, en mettant en avant les compétences et le potentiel des Marocains du monde dans le développement économique du pays ». Il a ajouté que ce partenariat constitue « un levier essentiel pour le développement de l’industrie et du commerce marocains au niveau national et international ».
El Kadiri a par ailleurs insisté sur « l’importance de la coopération pour transmettre l’expertise et les compétences des Marocains du monde aux jeunes générations à travers la formation, le mentorat et l’accompagnement continu des acteurs économiques ». Il a souligné que cela permettrait de renforcer les qualifications professionnelles et commerciales et d’apporter un soutien aux entrepreneurs et commerçants afin de stimuler la création d’emplois via l’investissement dans les startups et le conseil spécialisé. Il a conclu en affirmant que « l’université est prête à contribuer à la mise en place d’un réseau de relations internationales facilitant l’accès aux marchés étrangers, en particulier européens et américains ».
Il a également évoqué la possibilité d’« offrir expertise, expérience et conseils aux investisseurs marocains et étrangers », expliquant que « l’université jouera un rôle de pont entre les Chambres de Commerce, d’Industrie et de Services des douze régions du Maroc et les investisseurs, qu’ils soient Marocains du monde ou étrangers ». À travers la participation à de nombreux forums et consultations, l’objectif final serait de « développer une stratégie commune visant à accroître les exportations marocaines et à attirer davantage d’investissements étrangers.
La rédaction/Le7tv