Arrestations majeures dans l’affaire du Casino Es-Saadi à Marrakech : Un épilogue judiciaire après plusieurs années de procédure

La police judiciaire de Marrakech a procédé à l’arrestation des principaux accusés, notamment Abdellatif Abdouh, ex-Parlementaire et ex-dirigeant au sein du Parti de l’Istiqlal. Celui-ci s’est livré aux autorités après une période de fuite. D’autres personnalités impliquées dans cette affaire ont également été interpellées, dont Mohamed H., ancien Adjoint au Maire de Marrakech, et Abdelaziz M., Conseiller Municipal.

Retour sur une affaire emblématique:

L’affaire remonte à 2006, lorsqu’un enregistrement sonore a révélé une transaction douteuse concernant la cession d’un terrain municipal de 12.000 mètres carrés au prix de 30 millions de dirhams. Ce terrain, qui était redevenu la propriété de la commune de Marrakech en 2005, faisait l’objet d’un accord datant de 1930 entre le Pacha de Marrakech, Thami El Glaoui, et une société Française. L’accord prévoyait une rétrocession à la ville après 75 ans d’exploitation.

Malgré la fin de cette jouissance en 2005, la municipalité de Ménara, dirigée à l’époque par Abdellatif Abdouh, avait vendu ce terrain, contre commission, à une société hôtelière pour 600 dirhams/mètre carré, alors que la valeur réelle dépassait 16.000 dirhams/mètre carré. La société avait par ailleurs rénové le casino en 2003 tout en conservant sa façade emblématique.

Une bataille judiciaire interminable:

En première instance, Abdellatif Abdouh avait été condamné à cinq ans de prison ferme, tandis que plusieurs de ses adjoints et conseillers avaient été condamnés à des peines diverses. Toutefois, aucun mandat de dépôt n’avait été émis à leur encontre. En appel, ces jugements avaient été confirmés le 26 décembre 2020 pour corruption, abus de pouvoir, abus de biens sociaux et dilapidation de deniers publics.

Une avancée pour la justice marocaine:

Cette affaire illustre les difficultés rencontrées par le système judiciaire marocain dans la lutte contre la corruption. Cependant, la conclusion de cette procédure et l’incarcération des accusés envoient un signal fort quant à la volonté des autorités de renforcer l’État de Droit.

Avec cette décision, le Maroc semble confirmer son engagement à ne pas tolérer la corruption, quelles que soient les fonctions occupées par les responsables impliqués.

La rédaction/Le7tv