L’Algérie, en assumant la Présidence du Conseil de Sécurité de l’ONU pour une durée d’un mois, s’est retrouvée face à une vérité qu’elle ne pouvait plus contourner : son incapacité manifeste à faire avancer l’agenda qu’elle prétend défendre depuis des décennies. Malgré la posture belliqueuse qu’elle affiche sur la scène internationale concernant le conflit artificiel du Sahara Marocain, l’Algérie a évité soigneusement d’inscrire ce dossier à l’ordre du jour de la session qu’elle présidait.
Cette démarche n’est rien de moins qu’une admission implicite de son échec diplomatique et de l’isolement croissant qui pèse sur elle. L’adoption récente de la résolution 2756, renforçant la position du Maroc et consacrant l’initiative d’autonomie comme l’unique solution viable, a fait vaciller les stratégies désuètes du régime algérien.
Curieusement, alors que l’Algérie s’érige en fer de lance du soi-disant « droit à l’autodétermination » dans le Sahara marocain, aucun point relatif à cette question n’a trouvé sa place à l’agenda du Conseil. Ce silence assourdissant n’a pas manqué d’interpeller les observateurs, qui y voient une tentative d’esquive face aux réalités diplomatiques du moment.
Derrière cette décision se cache une crainte bien réelle : celle de voir se répéter un scénario où la communauté internationale confirmerait, une fois de plus, la prééminence du Maroc et la caducité des revendications du Polisario. Après la prolifération des consulats ouverts dans les provinces du Sud marocain par des pays africains et arabes, et après l’érosion continue du soutien au mouvement séparatiste, l’Algérie mesure pleinement l’étendue de sa marginalisation.
Le représentant algérien à l’ONU, Ammar Ben Jamaâ, s’est hasardé à justifier cette absence en prétextant que le Conseil de sécurité avait renouvelé, trois mois plus tôt, le mandat de la MINURSO. Mais cette explication peine à convaincre. La vérité est que l’Algérie redoute les conséquences d’un nouveau débat, qui ne ferait qu’accentuer son isolement diplomatique et souligner le caractère vain de son obstination.
Si Ben Jamaâ persiste à répéter les mantras usés sur « l’autodétermination » et la « décolonisation », ces discours s’effritent face à la dynamique irréversible qui se dessine sur le terrain. La reconnaissance de la marocanité du Sahara par des puissances influentes, à l’image de la France, ainsi que l’ouverture d’un consulat tchadien à Laâyoune, sont des signaux clairs qui marginalisent davantage les velléités algériennes.
L’Algérie se trouve ainsi acculée par la réalité du terrain et par la reconnaissance internationale croissante du Sahara comme partie intégrante du Maroc. Son refus de mettre la question à l’ordre du jour du Conseil n’est qu’une fuite en avant dictée par la peur d’une déroute diplomatique éclatante.
Le régime algérien sait pertinemment qu’un nouveau vote ne ferait que réaffirmer la dynamique actuelle, entérinant ainsi les acquis marocains. À ce titre, il préfère préserver les apparences en évitant toute confrontation directe qui risquerait de dévoiler encore plus l’affaiblissement de ses positions.
L’Algérie n’a ni les moyens diplomatiques, ni l’influence nécessaire pour relancer ce dossier devant le Conseil de sécurité. Elle se trouve désormais piégée par la résolution 2756 et par les avancées concrètes du Maroc sur la scène internationale.
La Présidence algérienne du Conseil de Sécurité, loin d’être une tribune pour faire avancer ses thèses, va se transformer en un mois de silence contraint, reflet éloquent d’une diplomatie à bout de souffle.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv