Le Maroc « invité » à rejoindre les BRICS, sans même l’avoir demandé !

Le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Iran, Égypte, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Éthiopie et Argentine) serait très intéressé par l’adhésion du Maroc, selon les déclarations faites par Yuri Oushakov, Conseiller du Président Russe pour les Affaires Internationales, ce lundi 23 décembre 2024. Lors de ses échanges avec la presse, Yuri Oushakov a révélé que le Maroc figurait sur une nouvelle liste de 20 pays qui pourraient être invités à rejoindre ce groupe.

Le Maroc, une économie résiliente et stratégique:

Le Maroc, avec ses infrastructures modernes et ses accords de libre-échange s’étendant sur les cinq continents, se positionne comme une passerelle incontournable entre l’Afrique, l’Europe et le monde arabe. Son rôle de hub économique et logistique conforte sa stature internationale et attire l’attention des grandes puissances émergentes.

Le port de Tanger Med, l’un des plus grands d’Afrique et du bassin méditerranéen, illustre parfaitement cette ambition. Le Maroc, en développant des zones industrielles de pointe, comme la Cité Mohammed VI Tanger Tech, confirme sa capacité à s’imposer comme un centre névralgique du commerce mondial.

Un atout géopolitique de taille :

Pour Moscou et les autres membres des BRICS, l’intégration du Maroc représenterait un coup de maître stratégique. Le Royaume, grâce à sa stabilité politique et son ancrage dans divers organismes internationaux, constitue un acteur fiable et influent. Son positionnement en Afrique du Nord et son ouverture vers l’Europe font du Maroc un partenaire de choix pour diversifier les alliances et réduire la dépendance vis-à-vis des institutions occidentales.

Une Diplomatie pragmatique :

Fidèle à sa diplomatie de pragmatisme et de discrétion, le Maroc n’a pas publiquement affiché d’intérêt explicite pour rejoindre les BRICS. Certains observateurs y voient une stratégie d’anticipation, visant à préserver les relations historiques avec ses partenaires européens et nord-américains. D’autres analysent cette posture comme une tactique de négociation, permettant à Rabat de maximiser les avantages sans s’engager prématurément.

Cependant, la réalité est que le Maroc s’affirme comme une puissance montante, écoutée et respectée. En témoigne son rôle dans les initiatives africaines de développement durable, les projets énergétiques d’envergure, ou encore sa capacité à attirer les investissements directs étrangers.

Pour l’instant, le Maroc n’a pas encore soumis de demande officielle d’adhésion aux BRICS+. Lors du dernier sommet des BRICS+, qui s’est tenu en octobre 2024 à Kazan, en Russie, le Maroc n’était pas présent parmi les 13 pays ayant obtenu le statut de membre observateur du groupe.

Ce statut de membre observateur permet aux pays concernés de participer aux travaux du groupe sans être officiellement membres. Toutefois, cette absence sur la liste des observateurs ne signifie pas que le Maroc reste en retrait. Au contraire, le Royaume a fait savoir son intention de renforcer sa coopération avec ce groupe de pays émergents, notamment à travers sa participation à des réunions ministérielles et économiques organisées par les BRICS.

Cette déclaration de Yuri Oushakov relance l’intérêt du BRICS pour le Maroc, confirmant que le Royaume suscite un attrait certain au sein de ce groupe. Pour Moscou, le Maroc représente un atout stratégique, de par sa position géographique unique – trait d’union entre l’Afrique, l’Europe et le monde Arabe – et sa croissance économique résiliente.

Certains analystes estiment que ce silence est une stratégie habile. Rabat aurait choisi de garder ses intentions floues pour ne pas polariser le débat ni heurter ses alliés historiques en Europe et en Amérique du Nord. D’autres y voient une tactique de négociation, le Maroc jaugeant les opportunités et les contraintes qu’implique une collaboration avec un groupe aussi hétérogène que les BRICS, marqué par des tensions internes et des ambitions souvent divergentes entre ses membres.

Les BRICS, qui cherchent à redéfinir les équilibres du système mondial, en particulier la dépendance aux institutions occidentales, trouveraient dans le Maroc un partenaire capable d’apporter une plus-value considérable. Avec ses infrastructures modernes, ses accords de libre-échange et sa position de hub Africain, le Royaume incarne une porte d’entrée privilégiée vers un continent en pleine expansion.

La rédaction/Le7tv