Dans une rencontre organisée par le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) au complexe administratif de Sidi Bernoussi, le Secrétaire Général du parti, Nabil Benabdallah, a tenu un discours incisif portant sur plusieurs enjeux nationaux et les problématiques majeures auxquelles le Maroc est confronté. Il a particulièrement pointé du doigt les responsabilités du gouvernement actuel dans de nombreux échecs politiques et économiques.
Un projet de dessalement controversé
Nabil Benabdallah a commencé son intervention en évoquant le projet de dessalement d’eau à Casablanca, qu’il a qualifié de plus grand projet du genre à l’échelle continentale. Toutefois, il a souligné que ce méga-projet a été attribué à une entreprise appartenant au Chef du Gouvernement en exercice, soulevant ainsi des interrogations sur un potentiel conflit d’intérêts et sur le manque de transparence dans l’attribution de projets stratégiques.
Échec du Plan Maroc Vert
Il a ensuite critiqué le Plan Maroc Vert, déclarant qu’il n’a pas atteint ses objectifs d’autosuffisance et de sécurité alimentaire. Benabdallah a déploré l’exploitation intensive des ressources en eau pour l’exportation de fruits et légumes, un choix qui, selon lui, prive ce programme de sa valeur stratégique. Il s’est également interrogé sur les véritables bénéficiaires de ce plan, tout en dénonçant l’abandon persistant des populations rurales et des zones reculées.
Chômage et exclusion des jeunes
En évoquant les données économiques, le secrétaire général du PPS a exprimé son inquiétude face aux chiffres alarmants du chômage, qui atteignent 13,7 % au niveau national et dépassent 36 % chez les jeunes. Ces statistiques, a-t-il affirmé, reflètent l’échec des politiques publiques en matière d’emploi et de développement économique.
Couverture sanitaire : un projet royal, pas gouvernemental
Benabdallah a ensuite abordé la mise en œuvre du programme de couverture sanitaire universelle, soulignant qu’il s’agit d’une initiative royale, et non d’un succès attribuable au gouvernement actuel. Il a néanmoins critiqué la gestion de ce programme, expliquant que 95 % des financements profitent aux cliniques privées, au détriment des hôpitaux publics, relégués à un rôle marginal.
Une gouvernance antidémocratique
Sur le plan politique, le leader du PPS a reproché au chef du gouvernement de mépriser le Parlement en ignorant les critiques des députés à l’égard des politiques gouvernementales. Cette attitude, selon Benabdallah, affaiblit les institutions démocratiques et sape la confiance des citoyens envers ces dernières.
Appel à la lutte contre la corruption électorale
En conclusion, Nabil Benabdallah a lancé un appel aux membres de son parti à Bernoussi pour lutter fermement contre la corruption électorale, notamment la distribution d’argent et de paniers alimentaires pendant les campagnes. Il a souligné l’importance de militer pour la transparence, la justice sociale, et la restauration de la crédibilité des institutions politiques marocaines.
Par ce discours, le PPS se positionne une fois de plus comme un acteur clé dans le débat politique national, appelant à un changement radical et à une gouvernance responsable au service des citoyens.
La rédaction/Le7tv