Le départ fracassant des enseignes du géant espagnol Inditex (Zara, Massimo Dutti, Pull&Bear, Stradivarius, …) des terres algériennes résonne comme un verdict accablant sur l’état d’une économie gangrenée par la corruption et la mauvaise gestion de la junte militaire. Une gestion désastreuse, marquée par des restrictions commerciales absurdes et une fiscalité asphyxiante, a précipité la fermeture de ces emblèmes du prêt-à-porter international, laissant le pays face à une réalité économique alarmante.
Un départ qui expose les failles profondes du régime
Depuis quelques jours, les vitrines autrefois scintillantes des magasins Zara et Pull&Bear sont désespérément vides. Alors que Reuters a confirmé la fermeture des points de vente franchisés par la Ste Émirati « Daher », partenaire d’Inditex, aucune déclaration officielle ne vient éclairer cette décision brutale. Toutefois, derrière le silence apparent, les causes de ce retrait s’imposent : une politique économique chaotique, incapable de maintenir un cadre favorable aux investisseurs étrangers.
Des manipulations médiatiques en guise de camouflage
Face à l’indignation générale et aux interrogations des Algériens, les médias d’État ont, comme à leur habitude, tenté de minimiser l’événement. Ces relais d’un régime en perte de crédibilité prétendent que cette fermeture s’inscrit dans le cadre d’un programme mondial de restructuration d’Inditex, une affirmation dénuée de tout fondement. En effet, ce programme, initié en 2020 pour faire face aux défis de la pandémie, a pris fin en 2024.
Pire encore, Inditex connaît actuellement une santé financière exceptionnelle. Le groupe a enregistré en 2023 un bénéfice net record de 5,38 milliards d’euros, en hausse de 30 % par rapport à l’année précédente. Il est donc absurde de croire que cette décision est liée à des difficultés internes à l’entreprise.
Un régime économique hostile aux investisseurs
La véritable raison de ce départ réside dans la politique économique désastreuse de la junte algérienne. Des restrictions absurdes sur les importations, des taxes prohibitives, et une bureaucratie oppressante ont non seulement étouffé l’activité des franchises locales, mais également découragé toute perspective d’investissement.
Le projet annoncé en avril 2023 par le ministre du Commerce Tayeb Zitouni, visant à produire les articles Inditex dans l’usine algéro-turque de Relizane, est désormais compromis. Cette fermeture envoie un signal catastrophique aux investisseurs internationaux, confirmant que l’Algérie est un terrain miné pour les affaires.
Un coup dur pour les Algériens
Pour les consommateurs algériens, déjà privés de nombreux produits en raison des restrictions à l’importation, cette nouvelle fermeture est une autre gifle. Ces enseignes représentaient une connexion au marché mondial et offraient des produits de qualité à des prix compétitifs. Désormais, les Algériens se voient contraints de se rabattre sur un marché local insuffisant, marqué par des produits souvent de qualité médiocre et des prix excessifs.
Une corruption systémique, responsable de la déroute
Le problème fondamental reste la corruption endémique qui gangrène le régime. Les élites militaires, qui accaparent les ressources du pays, ont démontré à maintes reprises leur incapacité à instaurer un climat économique stable et prévisible. La fermeture des magasins d’Inditex n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’échec d’un système qui sacrifie l’intérêt public sur l’autel des intérêts privés et des jeux de pouvoir.
L’Algérie face à son triste destin
Le départ d’Inditex devrait alerter les responsables algériens sur l’urgence d’une réforme en profondeur de leur modèle économique. Sans une ouverture réelle aux investissements étrangers, une rationalisation de la fiscalité et une lutte acharnée contre la corruption, l’Algérie continuera de perdre des opportunités cruciales.
Mais tant que le pouvoir restera entre les mains d’une élite militaire déconnectée des réalités économiques, ces réformes relèveront de l’utopie. Pour l’heure, les Algériens paient le prix fort d’une gestion désastreuse, condamnés à voir leur pays sombrer davantage dans l’isolement économique et le marasme social.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv