Ce vendredi 8 novembre 2024, Nasser Bourita, Ministre des Affaires étrangères, a présenté devant la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants le projet de budget de son ministère pour l’année 2025. Lors de cette session, le ministre a dressé un tableau préoccupant de la situation mondiale, marquée par une recrudescence des conflits armés et une diplomatie de plus en plus dominée par la loi de la force. Il a averti des conséquences de ces tensions sur l’économie mondiale et la stabilité régionale, soulignant notamment les signes d’escalade de l’Algérie, qui cherche, selon lui, à pousser la région vers une confrontation directe.
Le ministre des Affaires étrangères a exprimé des inquiétudes profondes quant aux dynamiques régionales actuelles, affirmant que certaines parties cherchent à attiser les tensions et à provoquer une guerre dans la région. Selon des sources présentes, il a spécifiquement fait référence à l’Algérie, pointant des signes clairs d’une escalade et d’une volonté de faire passer le conflit d’une situation de tension à un affrontement ouvert.
Dans un exposé détaillé, Bourita a mis en lumière le contexte international, notant que le monde se trouve à un croisement entre deux choix possibles : une ère de primauté du droit ou une ère dominée par la loi de la force. « Aujourd’hui, c’est la loi de la force qui prévaut », a-t-il déclaré, évoquant l’impossibilité de trouver des solutions durables aux conflits actuels, à l’image de la crise à Gaza. Cette dynamique, où la force semble triompher de la diplomatie, fragilise la stabilité mondiale et remet en cause les fondements mêmes des relations internationales.
Pour illustrer l’ampleur des défis mondiaux, Bourita a révélé des chiffres alarmants : 39 conflits armés sont en cours à travers le monde, impliquant près de 200 groupes armés, un niveau jamais atteint dans l’histoire contemporaine. Le coût économique de ces conflits est colossal, estimé à environ 17 trillions de dollars, ce qui pèse lourdement sur l’économie internationale.
En parallèle, il a averti que le monde connaît actuellement une course à l’armement sans précédent, dépassant même les niveaux atteints durant la Guerre froide. Cette escalade militaire entraîne une pénurie d’armes, où les pays dotés de capacités de production se retrouvent en position de force pour vendre leurs équipements, exacerbant ainsi les tensions internationales.
En conclusion, Nasser Bourita a souligné que le monde fait face à une tendance conflictuelle qui s’oppose aux principes de la Charte des Nations Unies. « Nous sommes face à un système international où la loi de la force prend le pas sur la primauté du droit, et les institutions onusiennes peinent à jouer leur rôle d’arbitre et de gardien de la paix », a-t-il déploré. Ce constat s’inscrit dans un contexte où la diplomatie marocaine, attachée aux principes de paix et de stabilité, se retrouve confrontée à des défis complexes et croissants, en particulier face aux tensions régionales.
La présentation de ce budget sectoriel pour 2025 montre clairement que le ministère des Affaires étrangères entend renforcer ses actions diplomatiques pour répondre à ces défis et maintenir la stabilité régionale, tout en travaillant activement pour défendre les intérêts stratégiques du Maroc dans un environnement international de plus en plus instable.