Le Maroc a réaffirmé, mercredi à Addis-Abeba, devant le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), le lien entre les groupes terroristes et séparatistes.
L’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de l’UA et la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, qui intervenait lors d’une réunion par visioconférence du CPS consacrée à l’examen du rapport de la Commission de l’UA sur la lutte contre le terrorisme sur le continent, a souligné que les activités des groupes terroristes en Afrique ont des conséquences dévastatrices, provoquant des perturbations, des déplacements massifs de populations et des pertes humaines considérables.
Le diplomate marocain a ajouté que ces groupes terroristes sont responsables de nombreuses attaques violentes, enlèvements et actes terroristes visant à imposer leur idéologie extrémiste.
Le continent a subi une perte économique de 171 milliards de dollars à cause du terrorisme au cours de la dernière décennie, a déploré M. Arrouchi, relevant que l’Afrique a dû supporter seule les conséquences des déplacements des combattants terroristes étrangers qui trouvaient refuge sur le continent.
Sur le continent africain, l’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de l’UA et la CEA-ONU a souligné qu’il y a le constat d’un phénomène, qui se produit rarement ailleurs, qui est le lien et la collaboration, en particulier entre les groupes terroristes, les groupes armés non-étatiques, les séparatistes et les insurgés et impliqués dans la criminalité transnationale qui deviennent de plus en plus dangereux par la circulation des flux financiers illicites et la propagation des armes légères et de petit calibre et qui se confirme davantage avec l’implication de différents acteurs, y compris les acteurs étatiques.
Le diplomate marocain a insisté sur la nécessité de combattre avec rigueur ledit phénomène, car les connivences contre la souveraineté et la stabilité des Etats créent une alliance objective entre ces groupes néfastes, mettant en péril la paix et la stabilité en Afrique.
Pour combattre le terrorisme, assurer la stabilité, et protéger les populations civiles contre les attaques des groupes terroristes, il est aussi important de lutter contre les diverses sources de financement des groupes terroristes, notamment l’extorsion aux populations locales dans les zones qu’ils contrôlent, les enlèvements contre rançon, le commerce et les activités illégales telles que le trafic de substances psychotropes, la contrebande et le commerce d’armes, par ces groupes terroristes et les sympathisants partageant des idéologies extrémistes qui menacent la stabilité et le développement dans le Continent, a-t-il rappelé.
La lutte contre le terrorisme et le crime organisé demeure une pré-condition à la consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité politique. Pour cela, il faut s’attaquer à la détérioration de la situation socio-économique et humanitaire en Afrique, particulièrement dans les camps de réfugiés où une telle situation favorise l’émergence de jeunes fanatisés et radicalisés, étant donné qu’elle contribue à la propagation de l’extrémisme violent parmi ces jeunes en manque de perspectives d’avenir, a-t-il indiqué.
Le diplomate marocain a réitéré l’importance d’adopter une approche multidimensionnelle pour parvenir à une paix, une stabilité et un développement durables, dont la pertinence réside dans l’intérêt particulier qu’elle accorde à toutes les causes profondes structurelles et fondamentales, aux moteurs et aux facteurs possibles qui facilitent la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme.
Dans ce sens, l’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de l’UA et la CEA-ONU a rappelé, que dans le cadre des efforts du Royaume en matière de paix et de sécurité, le Maroc a abrité en octobre 2022 la Conférence inaugurale sur « la Promotion du liens entre paix, sécurité et développement », pour but d’aborder les défis croissants auxquels sont confrontées les économies africaines et qui pèsent lourdement sur leur sécurité et leur stabilité, notamment les pays sortant de conflits et ceux en transition politique.
L’adoption de la Déclaration de Tanger par le CPS de l’UA est une reconnaissance de la pertinence de l’approche multidimensionnelle, et constitue une feuille de route pour la mise en œuvre effective du processus de Tanger à travers le développement de « Nexus Projects » dans les cinq régions du continent, traitant ainsi les causes structurelles de la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme, et les défis connexes, a-t-il conclu.
La rédaction/Le7tv