L’Algérie, sous la coupe de sa junte militaire, continue de démontrer son mépris absolu pour les principes les plus élémentaires de la liberté d’expression et des droits de l’homme. Dernier exemple en date : l’enlèvement barbare du journaliste et opposant algérien Hichem Aboud, un acte qui ne peut être qualifié que de terrorisme d’État. Aboud, exilé en France, a été retrouvé vivant en Espagne après avoir été kidnappé pendant plus de 72 heures à son arrivée à Barcelone et agressé sauvagement, portant les stigmates d’une violence orchestrée pour le réduire au silence.
Les autorités Espagnoles, faisant preuve d’une diligence remarquable, ont arrêté quatre individus impliqués dans cet enlèvement. Cependant, l’ombre de la junte militaire algérienne plane sur cette affaire sordide, révélant une nouvelle fois la nature répressive et criminelle du régime d’Alger. La Guardia civile poursuit les investigations, et tout porte à croire que le bras armé de cette dictature tente d’étouffer les voix dissidentes où qu’elles se trouvent, même en territoire étranger.
Ce kidnapping constitue une attaque frontale contre la souveraineté espagnole, un acte gravissime que l’Espagne ne saurait tolérer. Si l’enquête confirme que l’ordre d’enlever Hichem Aboud vient directement des généraux algériens, la crise diplomatique qui en découlerait serait explosive. En opérant en dehors de ses frontières pour réduire au silence l’un de ses plus virulents détracteurs, la junte militaire se dévoile telle qu’elle est : une mafia militaro-politique, prête à piétiner toutes les lois internationales pour sauvegarder ses privilèges.
Hichem Aboud n’est pas un simple opposant. Il est un dénonciateur suivi par des milliers d’Algériens, un homme qui a consacré sa carrière à révéler les manigances du pouvoir militaire d’Alger. Son livre « La Mafia des Généraux » a été un électrochoc pour l’opinion publique, exposant la corruption endémique et les crimes de ceux qui détiennent le véritable pouvoir en Algérie. Son enlèvement est donc une tentative désespérée du régime pour faire taire celui qui a osé dévoiler les secrets d’une élite militaire corrompue jusqu’à la moelle.
Ce que la junte ne semble pas comprendre, c’est que chaque acte répressif renforce la résistance. Hichem Aboud, malgré la brutalité de l’agression qu’il a subie, reste un symbole de courage et de résistance contre un régime autoritaire qui s’effrite jour après jour. Ses ravisseurs peuvent bien avoir été arrêtés, mais la responsabilité ultime de cet acte ignoble repose sur les épaules de ceux qui, depuis Alger, donnent les ordres et tirent les ficelles.
Le peuple algérien, qui aspire à la liberté et à la justice, ne doit pas se laisser intimider par ces manœuvres. Cet enlèvement est une affaire d’État d’une extrême gravité qui pourrait bien être le déclencheur d’une nouvelle vague de dénonciations internationales contre la junte algérienne. Les gouvernements européens, et particulièrement l’Espagne et la France, doivent agir fermement contre ces atteintes aux droits fondamentaux qui ne connaissent plus de frontières.
Le régime d’Alger pense peut-être pouvoir jouer à ce jeu dangereux sans en payer le prix, mais les événements montrent qu’il est de plus en plus isolé et dénoncé. L’enlèvement de Hichem Aboud est une illustration de plus de sa chute inévitable. Le monde doit se tenir aux côtés de ceux qui, comme Aboud, refusent de plier devant la tyrannie.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv