Le Président Français Emmanuel Macron effectuera une visite d’État au Maroc à la fin d’octobre 2024, marquant une étape décisive dans la réconciliation diplomatique entre les deux pays. Après une période de tensions et de divergences, ce déplacement tant attendu symbolise un nouveau chapitre dans les relations bilatérales entre Paris et Rabat. Bien que le programme officiel reste encore inconnu, des sources bien informées rapportent que Macron devrait plaider en faveur d’un accord stratégique majeur : la vente de près de 200 avions Airbus à la Royal Air Maroc (RAM).
Cette visite, la première d’Emmanuel Macron depuis son élection, intervient après plusieurs reports dus à des désaccords diplomatiques et des tensions latentes. Elle pourrait cependant marquer un tournant majeur, non seulement sur le plan diplomatique, mais également économique. Le chef de l’État français devrait en effet aborder des questions cruciales telles que la situation sécuritaire au Sahel, les conflits au Moyen-Orient, et surtout le dossier du Sahara, où la France joue un rôle clé.
Outre la diplomatie, cette visite comportera un volet économique d’importance, alors que la France cherche à sécuriser de nouveaux contrats avec le Maroc. Après le succès du TGV Casablanca-Tanger, qui a solidifié les relations économiques entre les deux pays, Macron ambitionne maintenant de positionner des entreprises françaises pour de futurs projets ferroviaires, tels que les lignes à grande vitesse Marrakech-Agadir. Cependant, la concurrence, notamment de la Chine et de la Corée, se fait sentir, avec des offres parfois plus compétitives.
Mais le véritable enjeu pour Macron est ailleurs : l’acquisition par la RAM de 200 nouveaux avions, un projet annoncé par le PDG de la compagnie, Abdelhamid Addou, en avril 2024. Ce projet fait partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la flotte marocaine dans le cadre du développement du secteur touristique pour la période 2023-2026. Avec cet achat massif, la RAM ambitionne de quadrupler sa flotte d’ici 2037, en vue de l’organisation de la Coupe du Monde 2030, co-hostée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal.
Traditionnellement, la RAM a toujours privilégié Boeing, son fournisseur principal, dont la flotte actuelle est composée de 44 appareils, majoritairement des Boeing 737NG et 737 MAX. Cependant, des facteurs récents pourraient changer la donne. Boeing traverse une crise marquée par des grèves massives de ses employés, avec 33.000 travailleurs en grève depuis septembre, mettant en péril les délais de livraison. Cette situation pourrait pousser la RAM à explorer d’autres options, notamment Airbus, ou à opter pour une commande partagée entre plusieurs constructeurs.
Pour la France, la vente d’Airbus serait un coup de maître économique, consolidant davantage son partenariat stratégique avec le Maroc. Ce deal potentiel, outre son poids économique, revêt également une dimension symbolique dans la dynamique de réconciliation entre les deux nations.
Alors que l’avenir des relations franco-marocaines semble prometteur, cette visite d’Emmanuel Macron pourrait sceller un partenariat encore plus fort, reposant sur la diplomatie et une collaboration économique renforcée. Le Maroc, de son côté, continue de s’affirmer comme un acteur clé dans la région, en diversifiant ses alliances et en misant sur des projets d’envergure pour soutenir son développement national.