Les travaux de la 9è réunion du Conseil exécutif de la Fédération Atlantique des Agences de Presse Africaines (FAAPA) se sont ouverts, jeudi à Abidjan en Côte d’Ivoire, en présence notamment du ministre ivoirien de la communication, des médias, et de la Francophonie, porte- parole du gouvernement, Amadou Coulibaly.
La séance d’ouverture de cet événement majeur placé sous le thème « Les agences de presse africaines: Quelles stratégies face à l’intelligence artificielle ? », a été marquée également par la participation de M. Fouad Arif, président de la FAAPA et Directeur Général de l’Agence Marocaine de Presse (MAP), l’ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, M. Abdelmalek Kettani, de la vice- présidente de la FAAPA et Directrice Centrale de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP), Mme Oumou Barry Sana, et du directeur général de l’Agence de Presse Bulgare (BTP), M. Kiril Valchev, invité par l’AIP.
Ont pris part également à cette cérémonie les membres du Conseil exécutif de la FAAPA, des directeurs généraux, des professionnels des médias, ainsi que d’autres personnalités.
Dans une allocution de circonstance, le ministre ivoirien de la Communication a souligné que la FAAPA en tant qu’instrument « intégrant » et « intégrateur » d’une réelle coopération technique, devra aider surtout à promouvoir un système de diffusion des nouvelles qui correspond aux ambitions des Etats, tout en favorisant l’émergence d’un réseau d’agences de presse africaines, capable de rivaliser avec les grandes agences du monde.
Après avoir rappelé que la révolution numérique a encouragé des comportements souvent en contradiction avec les principes éthiques et déontologiques, M. Coulibaly s’est interrogé sur la manière de rester en éveil face aux enjeux et défis digitaux qui se présentent désormais aux agences de presse dans cette ère du numérique.
Aux yeux du ministre, l’intelligence artificielle (IA), en tant qu’outil de transformation majeur, offre des opportunités considérables pour optimiser les processus de production et de diffusion de l’information, tout en permettant non seulement d’accélérer le traitement des données et la génération de contenus automatisés, mais également d’analyser les tendances et d’anticiper les besoins en information des publics.
C’est dans ce sens que M. Coulibaly a estimé « crucial » de l’aborder avec discernement et responsabilité, afin que les agences de presse conservent leur indépendance éditoriale et leur rigueur professionnelle face à cette révolution technologique.
De son côté, la vice- présidente de la FAAPA et Directrice Centrale de l’AIP, Mme Oumou Barry Sana, a relevé qu’à un moment où l’information circule à une vitesse fulgurante grâce aux nouvelles technologies, il est impératif que « nous réfléchissions collectivement aux implications de ces changements sur notre rôle et notre responsabilité en tant que journalistes d’agence ».
Elle a estimé que la lutte contre la désinformation devient un véritable combat pour l’authenticité et la crédibilité, invitant les membres de la FAAPA à réfléchir sur la manière la plus appropriée pour s’armer contre ces défis.
Après avoir souligné l’importance de la formation en journalisme d’investigation et l’impératif d’une vérification des faits, elle a indiqué que des initiatives telles que les plateformes de fact-checking et les applications d’analyse de données peuvent retrouver une place centrale dans les moyens d’authentifier l’information avant sa diffusion.
Mme Barry n’a pas manqué d’inviter les membres du conseil exécutif de la FAAPA à en faire « une référence mondiale » en matière de journalisme de qualité et à œuvrer pour la construction d’une Afrique où l’information est précise, fiable et au service de tous.
Intervenant à cette occasion, M. Fouad Arif a fait part, au nom du conseil exécutif et en son nom personnel, de sa joie de la tenue de cette réunion à Abidjan, marquant ainsi la deuxième fois en sept ans que la Côte d’Ivoire soit le centre de ce rendez-vous panafricain.
Il a précisé que cette réunion en Côte d’Ivoire constitue une étape importante pour le renforcement des relations professionnelles entre les agences de presse africaines, rappelant, dans ce sillage, l’intérêt particulier que Sa Majesté le Roi Mohammed VI ne cesse d’accorder à la coopération Sud- Sud.
M. Arif a également souligné que cette coopération Sud-Sud, soutenue par une vision partagée et des actions concertées, est indispensable pour assurer le développement harmonieux et durable des agences de presse africaines et contribuer à la souveraineté médiatique du Continent à l’ère de la révolution digitale et de l’intelligence artificielle.
« Je suis convaincu que la volonté, qui nous anime tous, crée les conditions favorables pour donner un nouvel élan à cette coopération Sud-Sud visant la transformation structurelle des agences de presse africaines dans un processus de développement et d’innovation », a dit M. Arif.
Selon le Président de la FAAPA, les agences de presse africaines sont aujourd’hui appelées à jouer pleinement leur rôle et à préconiser de nouvelles approches pour accompagner l’évolution rapide des nouvelles technologies et devenir de plus en plus compétitives, en termes de performance et de choix stratégiques.
Cette séance inaugurale a été suivie d’un panel traitant de la thématique : « Les agences de presse africaines : Quelles stratégies face à l’intelligence artificielle ? ».
Créée le 14 octobre 2014, la FAAPA s’est fixée pour objectifs d’asseoir un partenariat stratégique et de développer des relations professionnelles entre les agences de presse. Elle a également pour but de contribuer à la consolidation de la libre circulation de l’information et de renforcer la coopération et la coordination au niveau des forums régionaux et internationaux.
La rédaction/Le7tv