La mise en œuvre de la stratégie « Maroc digital 2030 » (Digital Morocco 2030) est l’un des axes majeurs de la feuille de route gouvernementale pour la promotion de l’emploi, a indiqué mercredi à Rabat le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Dans une allocution inaugurale via visioconférence à l’occasion du lancement officiel de cette stratégie, M. Akhannouch a souligné que la digitalisation permet d’ouvrir de larges perspectives en matière d’emploi, notamment pour les jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET).
Louant les efforts déployés par les différents acteurs nationaux dans le cadre de l’élaboration de la feuille de route précitée, le chef du gouvernement a précisé que cette stratégie a fait l’objet d’une large concertation, notant que l’Exécutif a veillé à impliquer les principaux acteurs dans le domaine du digital pour en étudier le contenu, qu’il s’agisse des administrations publiques, des associations professionnelles, des instituts de formation, du secteur privé ou encore de la société civile.
Il a, dans ce sens, rappelé la tenue de deux réunions de la Commission nationale pour le développement numérique, au cours desquelles il a été procédé à l’adoption d’une version conjointe des orientations générales de la stratégie Maroc digital 2030.
Surmonter les effets des crises successives sur le marché de l’emploi est l’une des priorités du gouvernement pour le reste de son mandat, a relevé M. Akhannouch, notant que l’exécutif dispose d’une vision intégrée et de mesures concrètes qui seront annoncées à l’occasion de l’examen du Projet de loi de finances 2025.
A travers cette stratégie, dotée de 11 milliards de dirhams (MMDH) pour la période 2024-2026, le gouvernement vise à former chaque année 100.000 jeunes dans le domaine numérique, contre 14.000 en 2022, et à créer 240.000 emplois dans le secteur numérique public.
Afin d’insuffler une dynamique nouvelle au marché de l’emploi grâce à l’économie numérique, cette stratégie s’appuie sur plusieurs leviers et mécanismes, dont la promotion de l’outsourcing et de l’export digital, le renforcement des startups grâce à un cadre juridique à même de stimuler leur croissance à l’international et d’accompagner leur accès aux marchés publics, en plus de l’adoption de mécanismes de financement appropriés afin de soutenir les porteurs de projets tout au long du cycle de vie de l’entreprise.
Mener à bien l’objectif de l’emploi dans le domaine digital est tributaire de la capacité du Maroc à assurer une formation qualitative et quantitative des talents et des compétences, a-t-il fait observer. A cet égard, le gouvernement a veillé à renforcer le nombre des lauréats des universités publiques marocaines dans les spécialités numériques à partir de 2023, dans la perspective de le tripler en 2027, a-t-il fait savoir
Le Royaume a signé des conventions avec plusieurs sociétés multinationales pionnières dans les domaines du digital, de la recherche et de l’innovation en vue d’accélérer la transformation digitale et de consolider le capital humain local, a rappelé le chef du gouvernement.
Cette stratégie se fixe pour objectif de réaliser d’autres finalités, particulièrement la digitalisation de l’administration de sorte à faciliter l’accès des citoyens et des entreprises aux services publics, le renforcement de la transparence et la lutte efficace contre la corruption, a-t-il précisé.
Sur ce registre, a-t-il dit, le gouvernement ambitionne de hisser le Maroc à la première position en Afrique et à la 50ème au niveau mondial en matière d’administration digitale.
Selon M. Akhannouch, la stratégie « Maroc digital 2030 » (Digital Morocco 2030) a pour objectif de donner la priorité à la numérisation des secteurs considérés par les citoyens comme prioritaires, notamment la santé et la protection sociale, l’investissement ainsi que l’enseignement et l’emploi.
Cette stratégie a aussi pour but de consolider les attributions de l’Agence marocaine du développement digital (ADD) pour améliorer l’accompagnement de la numérisation des administrations, d’unifier les procédures administratives à travers un seul portail intégrant les services numériques dans leurs différentes étapes, de soutenir l’économie et l’emploi en matière digitale et de faciliter l’accès aux services administratifs, a-t-il poursuivi.
La stratégie s’appuie aussi sur un service cloud diversifié, conçu dans le respect de la souveraineté nationale, répondant aux normes internationales et à même de servir les besoins des secteurs public et privé. Elle repose aussi sur l’amélioration du réseau internet et des télécommunications afin de favoriser l’extension du réseau dans le monde rural et le lancement de la cinquième génération (5G).
Il a réitéré la détermination du gouvernement à poursuivre l’exécution des différentes mesures programmées dans le cadre de la feuille de route de cette stratégie, pour que le Royaume puisse accéder de plain pied à l’ère digitale et tirer profit de façon optimale de son grand potentiel d’innovation digitale.
Pour sa part, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour a qualifié d’important et d’audacieux le lancement de la stratégie nationale « Maroc Digital 2030 », notant que cette stratégie vise principalement à améliorer la numérisation des services publics, à les rapprocher des citoyens et à réduire le délai de traitement des requêtes.
Cette stratégie, a-t-elle poursuivi, vise en outre le développement de l’économie numérique du Maroc dans l’objectif de créer près de 240.000 emplois directs en faveur des jeunes dans divers secteurs, et la formation de la jeunesse dans le domaine du digital, dans les universités ou ailleurs, outre la requalification de 100.000 jeunes par an à l’horizon 2030.
Elle ambitionne également de développer les services cloud et de généraliser la couverture internet dans l’ensemble du territoire national, notamment via la téléphonie mobile G5 et la fibre optique.
Dans sa présentation de la stratégie, Mme Mezzour a affirmé que « le succès d’un tel chantier requiert la contribution effective de tous les acteurs lors de sa mise en œuvre conformément aux Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, tout en répondant aux attentes des citoyens », ajoutant que celle-ci aspire à faire du Maroc un pôle numérique régional, à même de stimuler le développement économique et social du Royaume.
Cette stratégie nationale vise, selon la ministre, l’amélioration des services publics numériques pour faciliter la vie quotidienne aussi bien des citoyens que des entreprises, en mettant en place des processus simplifiés pour les acteurs, dans le milieu urbain et rural. L’objectif est d’améliorer la performance de l’administration marocaine et la hisser au premier rang du classement mondial.
Évoquant le développement de l’économie numérique dans sa globalité, Mme Mezzour a expliqué que la stratégie est basée sur la délocalisation des services, l’exportation des solutions numériques, la transformation digitale des startups et leur accompagnement pour accompagner la dynamique de transformation digitale.
Selon Mme Mezzour, « Maroc Digital 2030 » repose sur trois facteurs clés permettant de favoriser l’accélération de la numérisation dans le Royaume. Il s’agit du soutien aux talents numériques, de la modernisation des infrastructures numériques de télécommunications et de la fourniture de services cloud ou informatiques.