Ce vendredi 16 août 2024, une étape marquante dans la diplomatie marocaine a été franchie à Saint-Domingue. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, représentant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a assisté à la cérémonie d’investiture du président Luis Abinader pour son deuxième mandat. En marge de cette cérémonie, une prise de position virulente et sans équivoque contre le régime vénézuélien de Nicolás Maduro a été adoptée, inscrivant le Maroc dans un front international d’opposition aux résultats des récentes élections vénézuéliennes.
Le communiqué conjoint, signé par une trentaine de pays dont le Maroc, appelle à la retenue, au respect de l’intégrité physique des citoyens vénézuéliens, au recomptage des résultats électoraux par des entités indépendantes, et au retour immédiat du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme au Venezuela. Ce texte est un acte d’accusation explicite contre les violations des droits humains et l’effondrement de l’État de droit sous le régime de Maduro.
La position du Maroc, en parfaite cohérence avec sa démarche depuis le début de la crise politique vénézuélienne, se distingue par son soutien constant aux forces de l’opposition démocratique du pays. Dès janvier 2020, le Maroc avait exprimé son appui à Juan Guaidó, légitimement réélu président de l’Assemblée nationale, en réaffirmant que « le Maroc est avec les aspirations vraies du peuple vénézuélien ». Ce soutien s’est concrétisé en juillet 2019, lorsque le Maroc est devenu le premier pays africain à recevoir officiellement José Ignacio Guédez, envoyé spécial de Guaidó.
Le Maroc n’a jamais hésité à dénoncer les élections vénézuéliennes qui ne respectent pas les principes fondamentaux de liberté, de démocratie et de garanties internationales. Une élection entachée de fraudes et de manipulations, comme celles récemment organisées au Venezuela, ne peut en aucun cas être considérée comme légitime ou valide.
Cette position marocaine est également une réponse à l’hostilité manifeste du régime de Maduro à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc. Depuis 1982, le Venezuela reconnaît et soutient la prétendue « rasd », lui offrant un appui politique, diplomatique, économique, et même militaire. Le comble de cette hostilité s’est manifesté en juin 2022, lorsque Maduro, en visite à Alger, a promis une assistance militaire de 20 millions de dollars pour le Polisario. L’année suivante, à Caracas, il a réaffirmé son « appui indéfectible » aux séparatistes.
Le Maroc, aux côtés de l’Union Européenne, des États-Unis, du Canada, et de la majorité des pays d’Amérique Latine, s’inscrit dans un mouvement global pour condamner les dérives autoritaires du régime vénézuélien.
En souscrivant à ce communiqué accablant, le Royaume réaffirme sa position intransigeante en faveur des droits humains, de la démocratie, et de la légitimité internationale. Ce geste diplomatique résonne comme un avertissement clair : les fraudes électorales et la répression ne peuvent être tolérées ni au Venezuela, ni ailleurs.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv