Le Parlement Européen a voté une résolution sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Cet instrument, permet à l’Union européenne, d’imposer ses normes environnementales aux entreprises, étrangères, exportant sur son territoire.
Pays exportateur, le Maroc est directement impliqué par ce nouveau mécanisme. D’autant plus que l’UE constitue un grand marché stratégique pour les produits marocains. En effet, ce marché représente plus de 66% des échanges commerciaux. La décarbonation devient donc une condition essentielle pour l’exportation. Surtout dans le contexte actuel : de prise de conscience croissante des enjeux environnementaux, à l’échelle mondiale.
Pour le Maroc, cela peut non seulement ouvrir de nouveaux marchés, mais aussi renforcer sa compétitivité et son image sur la scène internationale.
Qu’en est-il, alors, de la préparation des entreprises marocaines face à ce nouveau mécanisme ? Quels parcours et quelles échéances ? C’est pour débattre, répondre àces questions et, à bien d’autres que la Confédération Marocaine des Exportateurs a organisé le septième forum « sur la décarbonation des Industries exportatrices » à Tanger en mobilisant plus de 200entreprises exportatrices de la région.
Animés et encadrés par des acteurs de premier plan dans le domaine de la décarbonation, ces rencontres connaissent un intérêt croissant de la part des entreprises exportatrices, Tanger recevait sa deuxième, pour deux évidentes raisons apparues successivement.
Ce qui au départ était conçu comme la préparation à la mise en conformité avec la réglementation européenne dans le domaine de la décarbonation est entrain de se transformer en une véritable découverte de gisements d’économies et donc de compétitivité pour nos entreprises.
L’option passage aux énergies renouvelables conduite en respectant les procédures permet la réalisation d’économies substantielles. D’où l’intérêt manifesté par des entreprises exportatrices pas directement concernées par l’échéance 2026, de commencer maintenant, bien que leur tour d’initier une production décarbonée viendra plus tard.
Les engagements pris et traduits dans les réalités par le Maroc de production d’énergies renouvelables sont un facteur encourageant supplémentaire.
Embrassant l’ensemble des aspects d’un parcours réussi de décarbornation, le Forum a été ouvert par le mot du Président Hassan Sentissi qui d’une part a tenu par sa présence à marquer l’intérêt que porte la Confédération Marocaine des Exportateurs au sujet de la décarbonation et d’autre part a mis en exergue la mobilisation de la Confédération pour agir, collectivement, afin de préserver le positionnement des entreprises exportatrices ainsi que leur compétitivité au service du made in Morocco.
Le Président a mis en lumière les pressions croissantes exercées par les politiques environnementales globales, telles que le Mécanisme d’ Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) de l’Union Européenne. Il a expliqué que ce mécanisme, bien qu’étant un défi pour les entreprises marocaines, constitue également une opportunité de se démarquer par des pratiques de production durables et responsables.
Ensuite se sont exprimés les représentants de la Chambre du Commerce, de l’Industrie et des Services et du Centre Régional de l’Investissement de la Région Tanger Tétouan Al Hoceima pour rappeler les contours régionaux de l’action publics dans le domaine.
Il est revenu à deux exposants majeurs de rappeler le cadre général et les enjeux de ce grand chantier, l’un public, en la personne de Ahmed Baroudi, Directeur Général de la Société d’Investissements Enérgétiques, l’autre privé Loic Jaegert-Hubert, Président de la Commission Energies Propres de la Confédération Marocaine des Exportateurs et Dirigeant de Engie Maroc.
Par la suite deux grands volets ont été traités :
Le technique, à travers deux exposés de deux ingénieurs : celui de Slimane Khalki, Chef de projet Enérgie et Mécanique du Bureau Veritas Maroc qui a exposé le parcours du bilan carbone et celui de Nabil Jedaira, Senior Developer chez Engie, qui a rappelé les dernières solutions mondiales sur le marché des productions d’énergie renouvelable.
Le Financement et ses solutions n’ont pas été en reste et ont été amplement traités par Mokhlis Habti El idrissi, du Fonds Valoris Capital, pour les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) et par Abdelmoughite Abdelmomumen Directeur chez Tamwilcom pour les PME/TPE.
Les échanges d’un niveau technique appréciable qui ont suivi les exposés ont d’emblée mis l’accent sur la faisabilité de certains aspects. Aucun doute n’a été exprimé quant à l’intérêt environnemental et encore plus financier et son impact sur la compétitivité des entreprises.
Les participants n’ont pas manqué à la fin de louer l’appui concret et sur le terrain qu’apporte aux entreprises exportatrices la Confédération Marocaine des Exportateurs dans les différentes régions du Royaume.
La rédaction/Le7tv