La Mission permanente du Maroc auprès de l’ONU à New York a organisé, lundi, un séminaire international de recherche sur le thème “L’autonomie territoriale: La promotion des investissements étrangers directs”.
Le séminaire a été animé par d’éminents experts, chercheurs et universitaires de la Suisse, du Portugal, d’Espagne, du Danemark, de l’Indonésie et de la Tanzanie. Il a connu la participation d’une cinquantaine de diplomates, dont plusieurs ambassadeurs à New York, de hauts responsables onusiens et des médias accrédités auprès des Nations Unies.
Cette rencontre a permis de comparer l’Initiative d’autonomie proposée par le Royaume du Maroc pour la région du Sahara avec d’autres expériences d’autonomie dans le monde, notamment en ce qui concerne la promotion des investissements directs étrangers dans les régions autonomes et la stimulation du développement économique des populations locales.
Les experts internationaux ont eu l’occasion de partager les expériences des Îles de Madère, Aceh, Zanzibare, Féroé et les Dépendances de la Couronne.
M. Marc Finaud, Conseiller principal au “Centre de politique de sécurité de Genève”, a rappelé dans son intervention les dispositions de l’Initiative marocaine d’autonomie qui garantissent le développement socio-économique de la région du Sahara, notamment son article 13 qui stipule que la région disposera des ressources financières nécessaires à son développement et bénéficiera de fonds alloués par l’Etat en droite ligne du principe de solidarité nationale.
En outre, il a indiqué que le Maroc mobilise les efforts pour attirer davantage d’investissements étrangers directs dans la région, qui, ajoute-il, vit au rythme d’un dynamisme sans précédent à la faveur du Nouveau modèle de développement pour le Sahara lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2015.
M. Finaud a conclu en mettant en exergue le nombre croissant d’Etats qui soutiennent l’initiative d’autonomie comme la seule solution au différend régional sur le Sahara, en sus d’une trentaine de pays arabes, africains, asiatiques et d’Amérique, et plusieurs organisations régionales, qui ont décidé d’ouvrir des représentations diplomatiques dans les villes de Laâyoune et Dakhla.
Dr. Rui Carita, professeur à l’Université de Madère (Portugal), a fait, de son côté, une comparaison analytique entre le statut d’autonomie de Madère et l’Initiative marocaine d’autonomie. Dans ce cadre, il a mis en exergue l’article 13 de l’Initiative marocaine et proposé d’établir un Centre d’affaires international au Sahara marocain, visant à attirer de nouveaux investissements, à l’instar des régions autonomes atlantiques voisines comme le Madère.
Par ailleurs, il a estimé que “la reconnaissance internationale progressive de la souveraineté marocaine sur le Sahara et l’ouverture de plusieurs consulats à Dakhla et Laâyoune démontre une urgence de définir le statut de la nouvelle région autonome”, affirmant, à ce titre, que “l’analyse de l’histoire des régions autonomes atlantiques européennes des Açores, de Madère et des îles Canaries, et les côtes d’Afrique du Nord, permet de conclure que l’avenir de la question du Sahara marocain impliquera l’établissement d’une région autonome du Maroc”.
Pour sa part, Dr. Maria Mut Bosque, Professeur de droit à l’Université de Catalogne (Espagne), a rappelé que “l’Initiative d’autonomie a été présentée par le Maroc au Secrétaire général de l’ONU, afin de sortir de l’impasse dans les négociations sur le différend régional sur le Sahara”.
Dans ce cadre, elle a souligné que le Conseil de sécurité de l’ONU, dans ses résolutions successives, a qualifié l’Initiative marocaine de “sérieuse et crédible”.
Au sujet de la promotion des investissements directs étrangers, elle s’est étalée sur les dispositions de l’article 13 pour soutenir le développement de la région du Sahara. Enfin, elle a rappelé la proclamation des Etats-Unis sur la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, expliquant que l’ouverture du consulat américain à Dakhla vise à “promouvoir les opportunités économiques et commerciales dans la région”.
Elle a donné l’exemple de “la Société financière internationale des États-Unis pour le développement qui a annoncé un plan d’investissement de 5 milliards de dollars au Maroc et dans la région”.
De son côté, Dr Mawardi Ismail, professeur de droit à l’Université de Syiah Kuala (Indonésie), a applaudi le “sérieux du Maroc dans la résolution du différend régional sur le Sahara” qui, pour lui, “est évident dans la volonté du Maroc d’offrir l’opportunité d’améliorer sa proposition d’autonomie lors des négociations”.
En matière d’investissements directs étrangers, M. Mawardi s’est longuement étalé sur les efforts du Maroc en matière de promotion de l’économie et du développement durable, y compris au Sahara marocain. A ce titre, il a indiqué que “le Maroc déploie des efforts considérables pour s’imposer comme la porte d’entrée vers l’Afrique en matière d’investissement”.
Citant la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, il a indiqué que le Maroc est le 9ème pays qui a attiré le plus d’investissements directs étrangers en Afrique, en 2021. Pour lui, “le Maroc a fait tellement d’efforts qu’il s’est hissé au au 53ème rang à l’échelle mondiale au classement du ‘Easy of Doing Business’ en 2020”. Il s’agit, selon lui, de “progression spectaculaire”.
L’intervenant a affirmé que la politique du Maroc visant à faciliter l’ouverture de consulats étrangers dans la région du Sahara permettra d’attirer davantage d’investissements étrangers dans la région du Sahara. Ce qu’il trouve “très intéressant”, notant que “cette politique n’existe pas dans la mise en œuvre de l’autonomie spéciale à Aceh”.
Dans sa présentation, Dr. Johnny í Grótinum, professeur à l’Université des Îles Féroé (Danemark), a présenté quelques différences entre le statut d’autonomie appliqué dans les îles Féroé et celui prévu dans la région du Sahara marocain.
Dans ce cadre, il a indiqué que l’archipel danois est séparé du continent, tandis que le Sahara fait partie du territoire continental du Maroc, ajoutant “qu’en raison de sa position géographique, l’économie des îles Féroé repose principalement sur la pêche et la pisciculture, alors que l’économie de la région du Sahara peut être plus diversifiée, avec les secteurs de la pêche maritime et d’autres ressources naturelles, ainsi qu’en développant son potentiel industriel”.
Il a noté que “le système fiscal autonome des îles Féroé est très développé et attractif pour les investisseurs étrangers. Ce que la région du Sahara doit attendre jusqu’à ce que les négociations pour l’autonomie soient finalisées”. Enfin, il a estimé que “le système fiscal des îles Féroé, avec ses incitations et allégements fiscaux pour les investisseurs étrangers, pourrait être un modèle pour la région du Sahara”.
Dans la même veine, Dr. Yahya Khamis Hamad, doyen de la Faculté de droit et de charia à l’Université de Zanzibar (Tanzanie), a comparé l’un des exemples africains d’autonomie territoriale, le Zanzibar, avec le Sahara marocain. Dans ce cadre, il a affirmé que “le Zanzibar a tout à gagner de l’expérience et des progrès de développement réalisés par le Maroc et de sa transformation en un modèle pour de nombreux Etats en difficulté sur le continent africain et ailleurs”.
A ce titre, il a considéré “très important d’apprendre des progrès géants réalisés par le Royaume du Maroc en matière d’investissements et d’affaires, ainsi que dans les domaines de l’industrialisation, du tourisme, de la pêche, des sports et autres domaines qui rendent le peuple marocain heureux et fier”.
Il a apprécié “l’usage intelligent, par le Maroc, de sa position géographique stratégique, située entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, sa gouvernance et sa stabilité politique”, expliquant que ces éléments ont permis de créer un cadre juridique et des infrastructures modernes qui attirent les investisseurs.
L’intervenant a souligné que “le Maroc occupe une position enviable en tant que l’un des leaders du continent africain et au-delà”, relevant que le “Zanzibar a beaucoup à gagner des efforts déployés par le Maroc”.
Intervenant à cette occasion, l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a indiqué que ce séminaire, qui est en sa 13ème année, témoigne de la volonté politique et du sérieux qui animent le Royaume du Maroc pour trouver une solution politique au différend bilatéral avec l’Algérie sur la base d’une autonomie élargie.
Il a relevé que les modèles d’autonomie présentés lors de cette conférence prouvent l’efficacité de ce mécanisme de gouvernance, notamment en matière de promotion des investissements, de la prospérité, du vivre-ensemble, des réconciliations et du partage de pouvoir.
En comparaison avec les autres modèles d’autonomie de par le monde, le plan proposé par le Maroc est la meilleure solution d’autant plus qu’il se démarque par ses dispositions généreuses, a noté l’ambassadeur, ajoutant que par rapport à plusieurs cas, notamment en Europe, l’Initiative marocaine d’autonomie offre plus de pouvoir et de prérogatives aux instances et à la population locales.
M. Hilale a, de même, fait remarquer que le Conseil de sécurité qualifie de sérieuse et crédible l’initiative marocaine parce qu’elle présente plusieurs mécanismes et paradigmes qui peuvent résoudre des problèmes politiques et régionaux, réduire les tensions avec les voisins et contribuer à la paix et la sécurité dans l’ensemble de la région. C’est pour cela que plus de 110 pays expriment leur soutien au plan marocain d’autonomie comme “la solution” au différend régional autour du Sahara marocain, tout en reconnaissant que la décolonisation a été achevée une fois pour toutes par le retour des provinces du Sud à la Mère-patrie, le Maroc, a souligné le diplomate.
L’ambassadeur a également cité le soutien de plus de 18 pays européens à l’initiative marocaine, dont 15 sont membres de l’Union européen, ce qui prouve la crédibilité et le sérieux de l’Initiative marocaine d’autonomie et conforte, ainsi, le Sahara marocain comme un moteur économique et un hub privilégié d’Afrique de l’Ouest et de l’espace transatlantique.
La rédaction/Le7tv