Le « climat d’investissement » en Algérie : Une farce tragi-comique 

Nouveau rebondissement dans la grande saga de la dégradation économique algérienne. Duro Felguera, le géant Espagnol de la construction électrique, a finalement décidé de jeter l’éponge et d’annuler son investissement en Algérie. Le projet de centrale thermique à cycle combiné de Djefla, situé à 300 km au sud d’Alger, ne verra pas le jour. La raison ? « Le climat d’investissement difficile en Algérie ». Ah, le doux euphémisme !

Cela fait des mois que la société espagnole tentait, tant bien que mal, de renégocier ce contrat signé en 2014 pour la coquette somme de 544 millions d’euros. Les négociations, vouées à l’échec dès le départ, n’ont évidemment pas abouti. Devant cette impasse kafkaïenne, Duro Felguera a opté pour la suspension des travaux. On les comprend, après tout, qui voudrait investir dans un tel marasme bureaucratique ?

Duro Felguera a expliqué avec diplomatie que la décision de suspendre les travaux était due à une réalité concurrentielle « substantiellement altérée ». En clair, cela signifie que la situation est devenue un véritable cirque, où les règles du jeu changent plus vite que les numéros de funambules. L’entreprise, dans un geste magnanime, a retardé la publication de cette nouvelle depuis le 17 juin, peut-être espérant un miracle. Spoiler : il n’est pas arrivé.

La société a également promis de prendre des mesures « nécessaires » pour trouver une solution définitive pour toutes les parties. Les raisons de cette décision n’ont pas été expliquées en détail, mais on imagine sans peine la longue liste de griefs qui doivent traîner quelque part dans un tiroir poussiéreux de leur siège social.

Le contrat initial, signé avec la Société de Production de l’Électricité (SPE), une filiale de Sonelgaz, portait sur la construction d’une centrale à cycle combiné gaz à Ain Ouessara, wilaya de Djelfa. Délai d’exécution : 40 mois. Nous sommes en 2024, et devinez quoi ? Le projet est à sa 10e année depuis la signature du contrat. L’art de la procrastination élevé au rang d’œuvre d’art !

Le taux d’avancement du projet ? Mystère. Ni le groupe énergétique ni la presse espagnole, qui s’est bien amusée à relayer cette nouvelle, n’ont jugé bon de communiquer ce petit détail. Après tout, quand on est en retard de six ans, pourquoi se soucier des détails ?

En conclusion, cette annulation n’est qu’un chapitre de plus dans le livre noir de l’investissement en Algérie. Un livre rempli de promesses non tenues, de projets fantômes et de négociations sans fin. Si le climat d’investissement en Algérie était une blague, elle serait d’un goût douteux. Mais pour les entreprises internationales et le peuple algérien, elle est malheureusement bien réelle et terriblement tragique.

Abderrazzak Boussaid/Le7tv