En Algérie, la colère gronde !… Dans la région de Tiaret, les habitants, excédés par une pénurie d’eau potable qui perdure depuis des mois, ont décidé de passer à l’action. Depuis le mois d’avril, les cours d’eau de cette région sont à sec, et le barrage de Bakhedda, leur unique source d’approvisionnement, est désespérément épuisé. La situation a atteint un point critique début juin, lorsque les premières manifestations ont éclaté, marquées par des pneus brûlés et des blocages routiers, comme le montrent des vidéos circulant sur les réseaux sociaux.
Dès dimanche dernier (jour de l’Aïd Al-Adha), les manifestations ont repris avec une intensité renouvelée, en signe de protestation contre cette grave pénurie d’eau potable sans précédant. Le Président Abdelmadjid Tebboune (le mal nommé) avait pourtant promis de résoudre ce problème avant la fête de l’Aïd. Mais à Tiaret, à 280 km au sud-ouest d’Alger, la réalité est tout autre.
« Vos promesses aux habitants de Tiaret ont été vaines », s’indignait un internaute sur la page de la Compagnie Algérienne des Eaux.
Des images montrent des routes bloquées par des pierres et des barricades improvisées entre Tiaret et les villes voisines de Frenda et Boucheguif. Des « émeutes de la soif » sont évoquées, mais ni les médias publics ni les privés n’en font état. À environ 40 km de Tiaret, à Rahouia, des internautes ont montré lundi un rassemblement de citoyens empêchant le préfet de quitter le siège du district tant qu’il n’écoutait pas leurs préoccupations.
Face à ces protestations, qui interviennent à un moment critique de la campagne présidentielle anticipée prévue pour le 7 septembre, le président Tebboune a convoqué un Conseil des Ministres le 2 juin, ordonnant aux ministres de l’Intérieur et des Ressources hydrauliques de préparer un programme urgent et exceptionnel dans les 48 heures.
Les ministres Brahim Merad et Taha Derbal se sont alors précipités à Tiaret pour présenter un plan visant à résoudre le problème avant l’Aïd al-Adha. Un système d’approvisionnement a été mis en service à partir de puits forés et raccordés au réseau en deux semaines. Cependant, cette solution ne semble pas avoir résolu le problème dans les quartiers cruellement privés d’eau.
La situation désastreuse à Tiaret pourrait bien marquer un tournant. Le président Tebboune, omniprésent dans les médias ces derniers jours, inaugurant des « chantiers fictifs » en Algérie et participant à des sommets internationaux « pour la photo », est dans l’incapacité absolue à résoudre cette crise de l’eau, ce qui pourrait bien entacher sa crédibilité, qu’il n’ jamais eu, alors que l’échéance présidentielle approche. Les Algériens attendent des actions concrètes et des solutions durables, mais pour l’instant, ils sont surtout assoiffés et en colère.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv