Si les dirigeants algériens avaient un minimum de mémoire, au lieu de ressasser leur détestation de la France, ils devraient tout au contraire crier «Vive l’Algérie française!». Leur pays doit en effet tout à la France. Jusqu’à son nom, qui lui fut donné par elle en 1838, affirme le politologue et historien Bernard Lugan !…
Pour lui, au moment de l’indépendance de juillet 1962, tout ce qui existait en Algérie y avait été construit par la France à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé, puisqu’il était directement passé de la colonisation turque à la colonisation française !…
Et à Bernard Lugan de marteler : Ce fut en effet la France qui créa l’Algérie en lui donnant ses frontières. Des frontières qui, à l’Ouest, furent tracées en amputant territorialement le Maroc. Le Tidikelt, le Gourara, le Touat, Tindouf, Colomb Béchar, etc. furent ainsi arrachés au Maroc pour être généreusement offerts à une Algérie française dont l’Algérie algérienne est aujourd’hui l’héritière directe. Une héritière qui, sans le moindre remords, a conservé le legs exorbitant fait par la France aux dépens du Maroc. Une Algérie que la France ouvrit vers le sud en lui offrant en plus un Sahara qu’elle n’avait, et par définition, jamais possédé, puisqu’elle n’avait jamais existé !…
Voilà ce qui fit dire au général de Gaulle dans une de ces phrases dont il avait le secret que: «(…) Depuis que le monde est monde, il n’y a jamais eu d’unité, ni, à plus forte raison, de souveraineté algérienne. Carthaginois, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes syriens, Arabes de Cordoue, Turcs, Français, ont tour à tour pénétré le pays sans qu’il y ait eu à aucun moment, sous aucune forme, un État algérien» (Charles de Gaulle, 16 septembre 1959, déclaration à la RTF).
Et à Bernard Lugan de détailler : En 1962, la France légua à sa «chère Algérie», selon la formule de Daniel Lefeuvre, un héritage composé de 54.000 kilomètres de routes et pistes (80.000 avec les pistes sahariennes), de 31 routes nationales, dont près de 9.000 kilomètres étaient goudronnés, de 4.300 km de voies ferrées, de 4 ports équipés aux normes internationales, de 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots), de 34 phares maritimes, d’une douzaine d’aérodromes principaux, de centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages, etc.), de milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, de 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, d’une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie, etc., de milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées et d’universités, avec 800.000 enfants scolarisés dans 17.000 classes (soit autant d’instituteurs, dont deux tiers de Français), d’un hôpital universitaire de 2.000 lits à Alger, de trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, de 14 hôpitaux spécialisés et de 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants !…
Et à Bernard Lugan de conclure : Sans parler du pétrole découvert et mis en exploitation par des ingénieurs français. Ni même d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance, à telle enseigne qu’aujourd’hui, l’Algérie doit importer jusqu’à du concentré de tomate, des pois chiches et même de la semoule pour le couscous… Quant à sa seule exportation agricole, celle de ses succulentes dattes, elle ne sert même pas à compenser ses achats de yaourts fabriqués à l’étranger !…
La rédaction /Le7tv