Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français Stéphane Séjourné le 26 février 2024, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a mis en avant les défis croissants auxquels la région méditerranéenne est confrontée, caractérisés par une « Géopolitique de la peur et du rejet ». Initialement centrée sur les enjeux migratoires, cette situation s’est désormais étendue à une forme de protectionnisme affectant les échanges commerciaux.
Bourita a souligné les conséquences de cette dynamique, en particulier dans le secteur agricole, où « on s’attaque au produit agricole venant du sud ». Il a rappelé l’importance de prendre en compte les faits économiques tangibles, notant que l’Union européenne (UE) réalise un excédent commercial de près de 600 millions d’euros avec le Maroc dans le secteur agricole, exportant davantage de produits agricoles vers le Maroc qu’elle n’en importe.
Le ministre a également mis en avant la question du libre-échange, soulignant qu’il était une initiative de l’Europe et que l’UE bénéficie actuellement d’un excédent commercial de 10 milliards d’euros avec le Maroc. Selon Bourita, ces chiffres doivent être rappelés pour contrer l’idée d’un libre-échange « à la carte » et mettre en avant les bénéfices mutuels de ces accords commerciaux.
Par ailleurs, Bourita a critiqué les perceptions erronées concernant les échanges commerciaux entre le Maroc et l’UE, précisant que présenter l’UE comme une « sorte de passoire où tout rentre sans problème » est une simplification excessive. Il a rappelé que les accords commerciaux entre le Maroc et l’UE incluent des quotas et des normes phytosanitaires strictes, négociées avec soin pour équilibrer les intérêts de toutes les parties. Bourita a ajouté : « Aujourd’hui, on fait des raccourcis pour poser un problème tenant plus de la perception politique que de problèmes commerciaux ».
La rédaction /Le7tv