Suite à l’alerte récente du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, sur le niveau critique du stress hydrique au Maroc, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit a émis une circulaire datée du 26 décembre, adressée aux walis des régions et aux gouverneurs des préfectures et provinces du Royaume. La circulaire vise à prendre des mesures drastiques pour faire face aux effets du stress hydrique et prévenir une pénurie d’eau.
Les responsables régionaux sont ainsi appelés à organiser des réunions mensuelles avec les opérateurs de distribution d’eau afin d’établir et de mettre à jour régulièrement une cartographie de la consommation d’eau par quartier. Cette cartographie permettra d’identifier les zones les plus consommatrices d’eau, en se basant sur la moyenne quotidienne de litres d’eau consommés par habitant.
Une fois la cartographie établie, des actions de sensibilisation devront être entreprises, impliquant des associations locales, pour promouvoir la rationalisation de la consommation d’eau. Des mesures de rationnement du débit en eau seront également mises en place, notamment la modulation de pression ou la coupure totale pendant certaines plages horaires.
La circulaire préconise également la lutte contre la déperdition des ressources hydriques en recherchant d’éventuelles fuites dans les canalisations des opérateurs de production et de distribution. Des mesures répressives sont recommandées en cas de fraude à l’exploitation des ressources hydriques, telles que les raccordements anarchiques.
En outre, Abdelouafi Laftit ordonne l’interdiction absolue de l’arrosage des espaces verts, du nettoiement des voies publiques par l’usage d’eau, du remplissage des piscines publiques et privées plus d’une fois par an, ainsi que des cultures aquavores. Ces mesures doivent être prises en concertation avec le département de l’Agriculture.
La circulaire appelle également à la réactivation des comités régionaux chargés du suivi du Programme national d’approvisionnement en eau potable et en eau d’irrigation, à l’accélération de la réalisation des projets de ce programme, au recyclage des eaux usées, à l’alimentation en eau potable des localités en souffrance par des camions-citernes, et à l’aménagement de points d’eau pour l’abreuvement du cheptel dans les régions touchées.
Enfin, les responsables sont invités à adresser un rapport mensuel à la Direction générale des affaires intérieures (DGAI-DSD) sur les actions entreprises, accompagné d’une évaluation du niveau de stress hydrique prévalant dans leurs circonscriptions respectives. La circulaire souligne l’importance de l’engagement personnel de tous les responsables pour faire face à cette problématique, soulignant les répercussions socio-économiques de la menace pesant sur l’ordre public.
La rédaction /Le7tv