Après Brexit et la sortie fracassante de l’Europe, le Royaume-Uni se tourne désormais vers le Maroc, qu’il considère comme une porte d’entrée stratégique vers le marché africain.
Cette démarche intelligente, accueillie favorablement par l’ex-Premier Ministre Britannique Boris Johnson, met en lumière le potentiel extraordinaire des échanges commerciaux avec le Maroc depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.
L’année 2024 réserve une perspective encourageante, le Maroc exprimant son intérêt pour un accord bilatéral couvrant les aspects commerciaux et sécuritaire avec le Royaume-Uni. Le Maroc se positionne ainsi comme la « seule porte d’entrée vers l’Afrique », offrant des opportunités commerciales uniques et un accès privilégié au marché Africain.
En dialoguant avec le Département du Commerce et des Échanges (DBT) dirigé par Kemi Badenoch, le Maroc, en tant qu’acteur clé sur le continent Africain, émerge comme un partenaire commercial idéal pour le Royaume-Uni dans l’ère post-Brexit. La stabilité politique du Maroc et les similitudes Monarchiques entre le Royaume Chérifien et le Royaume-Uni, sous le règne du Roi Mohammed VI, renforcent leur attrait mutuel.
Interrogé à ce sujet, l’Ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Hakim Hajoui, souligne par exemple, la qualité et l’accessibilité des produits agricoles marocains, tels que les tomates, comparés à ceux de l’UE post-Brexit. Avec une part de marché de 45 % dans les tomates au Royaume-Uni, le Maroc offre des produits économiques et durables, dépassant la concurrence des Pays-Bas qui utilisent des systèmes de chauffage artificiels.
« Achetez vos tomates au Maroc ! » lance avec humour l’Ambassadeur Hajoui, soulignant que le Maroc propose bien plus que des produits agricoles. Le pays a massivement investi dans les énergies renouvelables, offrant ainsi des opportunités de coopération dans le domaine énergétique. L’industrie automobile, avec une production annuelle de 700.000 voitures au Maroc, représente une autre voie prometteuse de collaboration.
« En termes de coopération, les perspectives d’un accord avec le Royaume-Uni sont extrêmement prometteuses, englobant à la fois les secteurs des affaires et de la sécurité, » souligne Hajoui. Sur le plan culturel, le Maroc s’oriente désormais, de plus en plus vers le Royaume-Uni, marquant un éloignement de sa puissance coloniale antérieure, la France.
Les liens croissants entre les deux pays se manifestent également sur le plan humanitaire, le Maroc a préféré le Royaume-Uni à la France comme partenaire d’aide internationale après le séisme de cette année dans la region d’Al Haouz.. Un accord commercial avec le Maroc ouvrirait des perspectives, non seulement dans le royaume, mais aussi dans toute l’Afrique, destinée à devenir le plus grand marché de consommation de demain.
Hajoui souligne que « le Maroc, en tant que « porte d’entrée vers l’Afrique » pour le Royaume-Uni, offre d’énormes possibilités commerciales, établissant sa position en tant que deuxième plus grand investisseur africain sur le continent ».
Cependant, un accord avec le Maroc ne se limite pas au commerce ; il renforce également la sécurité du Royaume Uni. En tant qu’acteur majeur en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le Maroc propose un soutien en matière de sécurité pour les approvisionnements alimentaires et énergétiques, ainsi que pour la défense et le renseignement. Pour l’Ambassadeur du Maroc, la conclusion d’un tel accord stratégique entre les deux pays dépendra de la reconnaissance, sans équivoque, par le Royaume-Uni, de la souveraineté du Maroc sur son Sahara et de son intégrité territoriale ; Chose qui devrait normalement se faire dès 2024 !… !
L’Ambassadeur souligne la nécessité du soutien du Royaume-Uni dans ce dossier, notant que de nombreux pays, dont les États-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne, ont déjà exprimé leur appui. Il conclut en soulignant que cette question est au cœur des préoccupations et des attentes des responsables marocains, soulignant l’importance du soutien du Royaume-Uni pour renforcer davantage les relations bilatérales.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv