Un document politique de l’Institut de Washington pour la politique au Moyen-Orient met en lumière les défis auxquels les États-Unis sont confrontés dans la gestion de leurs relations avec les pays du Grand Maghreb, en particulier le Maroc et l’Algérie.
l’institut insiste sur la nécessité pour l’administration Biden de traiter l’Algérie avec prudence, en soulignant l’importance cruciale de préserver les négociations internationales sur le Sahara et de protéger les relations entre Rabat, Washington et Tel-Aviv pour les intérêts régionaux des États-Unis.
Le document souligne également la nécessité pour les États-Unis de continuer à soutenir le processus dirigé par les Nations Unies pour résoudre le conflit au Sahara, tout en reconnaissant la souveraineté marocaine sur la région. Cette double approche pourrait faciliter un dialogue actif avec l’Algérie sans compromettre les relations entre le Maroc et Israël, qui servent les intérêts stratégiques plus larges des États-Unis dans la région.
Le document met également en évidence l’opportunité pour Washington de dialoguer prudemment avec l’Algérie afin d’apaiser les tensions avec Rabat et d’éviter une escalade militaire supplémentaire dans le Sahara.
Intitulé « Équilibrer les relations américaines en Afrique du Nord sans compromettre les accords d’Abraham », le document souligne que les responsables américains doivent se rappeler que les relations diplomatiques entre le Maroc et Israël peuvent contribuer aux efforts humanitaires et de reconstruction à Gaza après la guerre. Cependant, il souligne que l’absence d’une vision claire pour le processus de paix israélo-palestinien pourrait rendre difficile pour Rabat de s’engager dans des initiatives dirigées par les États-Unis, surtout si elles imposent des coûts financiers importants ou affectent sa réputation.
En examinant l’approche américaine de la question du Sahara marocain, le document indique que Washington maintient sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur ses territoires sahariens. Il met en lumière l’engagement actif des États-Unis avec l’Algérie, comme en témoigne la visite du sous-secrétaire d’État américain dans la région en septembre dernier, où il s’est entretenu avec de hauts responsables algériens et le leader du Polisario.
Il suggère que les responsables marocains pourraient interpréter ces initiatives envers l’Algérie comme un écart par rapport aux engagements des États-Unis en vertu de l’accord trilatéral signé en 2020, ce qui pourrait potentiellement compromettre les relations bilatérales du royaume avec Washington et Tel-Aviv.
Le document note que Washington pourrait nuire à ses relations avec le Maroc au moment où ce dernier cherche principalement à diversifier ses partenaires étrangers, compte tenu des inquiétudes régionales croissantes quant à la fiabilité de Washington, en misant sur l’influence croissante de la Chine et de la Russie en Afrique. Cela est illustré par les annonces d’investissements de plusieurs entreprises chinoises au Maroc, ainsi que par l’accord avec la Russie sur la coopération nucléaire pacifique.
L’institut de Washington pour la politique au Moyen-Orient met également en lumière les partenariats sécuritaires et stratégiques entre Moscou et Pékin avec l’Algérie, affirmant que les efforts américains pour engager l’Algérie ne garantissent pas son éloignement de Moscou et de Pékin ni la concession de concessions pour apaiser les tensions avec le Maroc. Ces efforts pourraient finalement semer le doute sur les relations entre le Maroc et les États-Unis et Israël à un moment où la région connaît une crise régionale.
La rédaction /Le7tv