Sur le triste podium de la mal-gouvernance mondiale, l’Algérie s’est vu récemment attribuer « une place d’honneur » aux côtés de ses pairs, le Venezuela, l’Iran et la Tunisie, dans le classement peu enviable des nations les moins bien gouvernées au monde, établi par « Insider Monkey ». Une distinction qui, loin d’être anecdotique, révèle la réalité déconcertante d’un pays autrefois porteur d’espoir, désormais étouffé par une junte militaire au pouvoir.
Selon le Good Government Index du Chandler Institute of Governance (CIG), l’Algérie occupe la 18e place mondiale, un positionnement révélateur de l’absence notoire des éléments fondamentaux de bonne gouvernance, d’État de droit, de respect des droits de l’homme et de responsabilité. Ce score désastreux de 0,378 met en lumière des lacunes criantes, notamment le manque de transparence des processus électoraux et la restriction de la liberté des médias, jetant une ombre sur la crédibilité de la gouvernance algérienne.
La Tunisie, autre représentante du Maghreb, ne fait pas exception dans cette danse macabre de la mal-gouvernance. Classée 30e avec un score de 0,414, malgré l’introduction d’un système gouvernemental présidentiel et d’un système législatif bicaméral en juillet 2022, la Tunisie peine à résoudre les maux persistants tels que la corruption généralisée et les disparités socio-économiques.
Au sommet de ce podium des carences gouvernementales, trône le Venezuela, indiscutable champion du monde de la mal-gouvernance, avec un score abyssal de 0,177. « Insider Monkey » souligne les conflits politiques, les problèmes économiques majeurs et la corruption endémique comme les principales raisons de ce classement. Une distinction dont le Zimbabwe et le Mali, respectivement deuxième et troisième, ne peuvent qu’admirer la grandeur.
La liste des pays les plus mal gouvernés, extraite du Chandler Good Governance Index, révèle une domination alarmante des nations africaines, incluant le Kenya, le Ghana, la Namibie, la Tanzanie, l’Ouganda, le Malawi, Madagascar, et l’Éthiopie, entre autres. En outre, la région du Moyen-Orient compte son lot de défaillances, avec le Liban à la cinquième place mondiale, suivi de près par l’Iran à la neuvième.
L’Algérie, le Venezuela, et l’Iran forment un trident dévastateur dans ce classement infamant. Si l’Iran se trouve à quelques places seulement de la lanterne rouge, le Venezuela, quant à lui, trône sans partage au sommet de la pyramide des gouvernements défaillants. Dans les Amériques, outre le Venezuela, le Honduras, l’Équateur et le Salvador ne font que confirmer la tendance, occupant respectivement les 19e, 23e et 26e places des nations les moins bien gouvernées.
« Insider Monkey » souligne l’impératif de la bonne gouvernance pour assurer l’État de droit, le respect des droits de l’homme et le développement national. La lutte contre la corruption, la mise en place de mécanismes anti-corruption, et le contrôle efficace des fonds publics sont autant de priorités cruciales pour éradiquer ce fléau et promouvoir le progrès économique durable. Les Nations Unies confirment que la bonne gouvernance est la clé du développement national, soulignant l’interconnexion entre celle-ci et le respect des droits de l’homme.
Face à ce tableau sombre, l’Algérie, autrefois porteuse d’espoir, semble avoir perdu son chemin. La nécessité pressante d’une gouvernance transparente et responsable s’impose, car le peuple algérien mérite bien mieux que cette descente aux enfers orchestrée par une junte militaire qui a érigé l’incompétence en mode de gouvernance. La route vers la rédemption passe par la remise en question de ces pratiques délétères et la quête d’une gouvernance véritablement au service du peuple.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv