Dans son rapport annuel récent sur le terrorisme dans le monde, le département d’Etat américain a exprimé des éloges envers l’engagement du Maroc visant à renforcer la coopération institutionnelle aux échelons régional et international face à ce phénomène dangereux.
« Les Etats-Unis et le Maroc ont une longue histoire de forte coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Le gouvernement du Maroc a poursuivi sa stratégie globale qui comprend des mesures de sécurité vigilantes, une coopération régionale et internationale et des politiques de lutte contre la radicalisation« , souligne le rapport de la diplomatie américaine.
Il fait savoir qu’aucun incident terroriste n’a été signalé au Maroc en 2022. Cette absence d’incidents est attribuée à l’accent particulier que le Royaume accorde au développement économique et humain, en parallèle de ses efforts pour contrer la radicalisation conduisant à la violence.
Par ailleurs, le rapport indique que les forces de l’ordre marocaines, agissant sous la coordination du ministère de l’Intérieur, ont démontré une efficacité notable dans le démantèlement de cellules terroristes dès les premières phases de la planification d’attaques au cours de l’année écoulée.
En 2022, les forces de l’ordre marocaines, sous la coordination du ministère de l’Intérieur, ont ciblé et arrêté au moins 20 individus au cours de 10 opérations antiterroristes, démantelant efficacement des cellules dès les premières étapes de la planification d’attaques contre diverses cibles, notamment des bâtiments publics, des personnalités éminentes, des édifices des services de sécurité gouvernementaux et des étrangers. Le nombre d’arrestations en 2022 était nettement inférieur à celles réalisées avant la pandémie de COVID-19, indique le document.
« Les forces de l’ordre marocaines ont bénéficié de la collecte de renseignements, du travail de la police et de la collaboration avec des partenaires internationaux pour mener des opérations de lutte contre le terrorisme« , poursuit la même source qui met l’accent sur le rôle joué par le Bureau Central d’enquête judiciaire (BCIJ) relevant de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST) qui demeure l’agence principale chargée des poursuites antiterroristes.
La diplomatie américaine a ainsi cité quelques arrestations ayant lieu en 2022, notamment en mars, le BCIJ et la DGST ont appréhendé cinq individus soupçonnés d’extrémisme violent, présumés liés à l’État islamique (ISIS). Les arrestations ont été effectuées au cours d’opérations de sécurité distinctes à Kenitra, Larache, Souk Sebt Ouled Nemma, Taroudant, et dans la commune rurale de Souihla. Les suspects avaient l’intention de perpétrer des attaques contre des hauts responsables et des personnalités publiques au Maroc.
En octobre, les autorités ont arrêté cinq personnes dans plusieurs villes, soupçonnées de soutenir l’ISIS et impliquées dans la préparation d’ »attaques terroristes ». Le BCIJ a précisé que les suspects, âgés de 20 à 45 ans, ont déclaré leur affiliation à l’ISIS et ont planifié des actes terroristes, dont des sabotages d’infrastructures et des attaques contre des membres des forces de sécurité.
En novembre, le BCIJ a arrêté un suspect affilié à l’ISIS près de Rabat pour avoir planifié un acte terroriste. Ce suspect de 22 ans avait déjà été détenu pour des accusations de terrorisme. Les enquêtes ont révélé que le suspect recherchait des matières premières nécessaires à la fabrication d’un engin explosif.
Le rapport met en avant que les agences de maintien de l’ordre marocaines ont participé à un large éventail de programmes parrainés par les États-Unis visant à améliorer les capacités techniques et d’investigation du pays, notamment dans les domaines de l’enquête financière, de l’analyse du renseignement, de la criminalistique et de la cybersécurité.
Quant à la lutte contre le financement du terrorisme, le rapport rappelle que le Maroc est membre du Groupe d’action financière sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (GAFIMOAN), alors que l’Autorité Nationale du Renseignement Financier est membre du Groupe Egmont.
Le Royaume est également membre du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) et co-préside l’Africa Focus Group relevant de la Coalition mondiale contre Daech. Le document indique que « le Maroc dispose d’une stratégie globale de lutte contre l’extrémisme violent, en plus de lutter contre la radicalisation menant à la violence et à la surveillance de la sphère religieuse« .
Pour contrer ce qui est considéré comme « extrémisme religieux », le Maroc promeut une interprétation de l’école sunnite malikite-acharite de l’islam. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques a élaboré un programme éducatif destiné aux quelque 50 000 imams du Maroc ainsi qu’aux guides islamiques féminines (Mourchidates).
« Rabita Mohammedia lutte contre la radicalisation en produisant des recherches savantes, en examinant les programmes éducatifs et en menant des actions de sensibilisation auprès des jeunes sur des sujets religieux et sociaux« , ajoute le rapport.
La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, en collaboration avec d’autres ministères, a organisé plusieurs ateliers de formation dans le cadre de son programme de lutte contre la radicalisation, Moussalaha (Réconciliation), tant pour les femmes que pour les hommes.
La rédaction /Le7tv