Records de températures, inondations catastrophiques dans la Corne de l’Afrique, ou encore incendies dévastateurs dans les forêts du Canada: face aux conséquences du changement climatique, les dirigeants du monde sont appelés, plus que jamais, à des réponses collectives fortes.
Tous les regards seront tournés vers les termes adoptés sur la transition énergétique, des énergies fossiles vers les renouvelables. Une transition cruciale pour réussir à limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.
Lors de la COP26, à Glasgow en 2021, les parties s’étaient accordées sur une réduction de la part du charbon. Depuis, les activistes et certains gouvernements poussent pour que le pétrole et le gaz soient à leur tour nommés – mais la formulation exacte reste à trouver.
Les attentes tourneront également autour des engagements des pays à tripler leurs capacités en énergies renouvelables d’ici 2030 – un objectif soutenu récemment par le G20, puis réitéré par les États-Unis et la Chine dans une déclaration commune au début du mois – et à doubler le rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique.
Idéalement, ces engagements prendraient la forme d’une réponse à un bilan technique de l’accord de Paris publié début septembre, ayant mis en lumière les efforts hautement insuffisants réalisés jusqu’ici.
La percée majeure de la COP27 à Charm-el-Cheikh, en Egypte, a été la création d’un fonds destiné à compenser les «pertes et dommages» des pays particulièrement vulnérables face aux désastres climatiques, et moins responsables historiquement des émissions de gaz à effet de serre.
Mais la mise en œuvre de ce nouveau fonds se révèle complexe, et les négociations patinent depuis un an. Parmi les questions à régler: qui doit payer? Qui en bénéficiera? Qui doit être chargé de sa gestion?
Début novembre, un fragile compromis a été trouvé sur son fonctionnement, et le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, a récemment déclaré dans une interview à l’AFP espérer qu’il puisse être avalisé par les pays dès le début de la COP28, afin de créer une impulsion positive.
Des groupes d’experts estiment que le monde doit investir plus de 3.000 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour atteindre les objectifs climatiques. Mais jusqu’ici, les pays développés en sont loin, qu’il s’agisse des investissements pour la transition énergétique ou l’adaptation face aux conséquences du changement climatique.
En 2009, les pays riches, principaux émetteurs et responsables historiques de la crise climatique, avaient promis d’atteindre 100 milliards de dollars par an pour les pays plus pauvres, et ce en 2020. Un but finalement «probablement» atteint l’année dernière, avec deux ans de retard, selon l’OCDE.
La COP28 devrait aussi poser les jalons d’un nouvel objectif de financement pour succéder aux 100 milliards, même si les parties ne sont pas obligées de prendre une décision cette année.
Le méthane est un puissant gaz à effet de serre, deuxième plus gros contributeur au changement climatique après le CO2, mais ayant reçu beaucoup moins d’attention jusqu’à présent.
La Chine, les États-Unis, et les Émirats arabes unis doivent organiser conjointement un sommet sur le méthane et les autres gaz à effet de serre, outre le CO2, durant la COP28. Il pourrait entraîner un durcissement d’un engagement pris en 2021 de réduire d’au moins 30% les émissions de méthane par rapport à 2020.
La COP28 sera par ailleurs la première à se concentrer autant sur les systèmes alimentaires mondiaux, responsables d’environ un tiers des gaz à effet de serre émis. La production alimentaire et son acheminement sont en conséquence menacés par les sécheresses, entre autres catastrophes climatiques.