La récente série d’événements au Moyen-Orient a mis en lumière l’isolement politique croissant du Président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas (88 ans). Depuis les attaques du Hamas sur Israël le 7 octobre, il semble avoir perdu le contrôle de la situation de manière définitive.
Les négociations cruciales entre le Hamas et Israël, médiatisées par le Qatar avec la participation de médiateurs américains et égyptiens, ont eu lieu sans la présence de l’Autorité Palestinienne. Bien que Mahmoud Abbas reste le seul interlocuteur officiel reconnu à l’international, sa voix ne porte plus autant qu’auparavant, mettant en évidence son impopularité et son manque d’efficacité.
Cette absence de l’Autorité palestinienne lors des pourparlers pose un problème majeur, car aux yeux d’Israël et de l’Occident, c’est le seul point d’ancrage viable pour sortir du conflit. Cependant, les défis pour « l’après-Mahmoud Abbas » sont considérables.
La nécessité d’un nouveau leadership palestinien est cruciale, mais des obstacles persistants entravent ce processus. Pour remplacer Mahmoud Abbas, il faudrait une élection incluant toutes les forces politiques palestiniennes, y compris le Hamas, une perspective qui suscite des réticences en raison des tensions politiques entre le Fatah et le Hamas.
Le Chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a souligné lors de sa visite en Israël que tout plan de gouvernement futur à Gaza devrait inclure une Gouvernance Palestinienne unifiée sous l’autorité de l’Autorité palestinienne. Cela souligne l’importance de trouver un successeur capable de réunir l’ensemble des factions palestiniennes.
Cependant, la réalité politique complexe pourrait rendre cette transition difficile. Depuis la fin de son mandat en 2009, Mahmoud Abbas a freiné la tenue de nouvelles élections par crainte de voir le Hamas prendre le pouvoir. Pourtant, un récent sondage montre que les trois quarts de la population palestinienne soutiennent le Hamas.
L’éventualité d’un représentant du Hamas à la tête de l’Autorité palestinienne semble aujourd’hui inenvisageable pour Israël. Cela a conduit les responsables du Hamas à explorer des alternatives au sein même du Fatah, notamment en rencontrant des opposants à Mahmoud Abbas tels que les conseillers de Mohammed Dahlan et Marwan Barghouti lors d’une réunion au Qatar.
Marwan Barghouti, actuellement détenu en Israël, est considéré comme un leader populaire parmi les Palestiniens. Bien que considéré comme un terroriste par Israël, certains pays arabes voient en lui l’homme capable de prévenir une déstabilisation de la région. La libération éventuelle de Barghouti pourrait être envisagée par des pays comme la Jordanie et l’Égypte pour influencer Israël sur le plan diplomatique.
L’avenir politique de la Palestine est ainsi confronté à des défis complexes, et la désignation d’un successeur à Mahmoud Abbas demeure une question cruciale pour la stabilité de la région
Abderrazzak Boussaid /Le7tv