Célébrée le 15 novembre de chaque année, la journée nationale de l’information offre l’occasion de faire le bilan du progrès réalisé par le secteur de la presse au Maroc, tout en évaluant la réalité de la profession et en prospectant les perspectives d’avenir.
En dépit du progrès réalisé, les professionnels du secteur aspirent toujours à promouvoir une presse nationale libre et responsable à même d’accompagner les défis imposés par les développements sur les scènes nationale et internationale.
A cet égard, la réforme escomptée du paysage médiatique vise, entre autres, à édifier des entreprises de presse compétitives, notamment face aux défis que rencontrent aujourd’hui les différents genres journalistiques.
Ainsi et parmi ces défis figurent ceux auxquels fait face la presse écrite avec la forte baisse aussi bien du taux du lectorat que des ventes des journaux.
Malgré les acquis réalisés, grâce notamment à la convention collective signée par le Syndicat National de la Presse Marocaine, l’Association Nationale des Médias et des Éditeurs et le ministère de tutelle, certaines entreprises de presse n’appliquent pas les termes de cette convention, ce qui rend difficile la promotion de ce genre journalistique.
A cet égard, l’enseignant-chercheur Abdessamad Moutie, directeur adjoint à l’ISIC, estime que pour continuer à exister, la presse écrite doit adopter des stratégies éditoriales soutenant le contenu, tout en cherchant à interagir avec le public.
Dans une déclaration à la MAP, il a relevé que les journaux doivent s’inspirer de certaines expériences réussies en utilisant les supports digitaux dont Facebook, Twitter et Instagram, le but étant d’attirer plus de lecteurs.
La presse écrite doit aussi opter pour les applications mobiles qui présentent des informations d’une manière fluide et rapide, tout en diversifiant le contenu multimédia: vidéos, photos, infographies podcasts, a-t-il dit.
Concernant le secteur audiovisuel, M. Moutie soutient qu’en dépit de la mutation enregistrée avec la fin du monopole et la création de plusieurs chaînes et radios, le produit national ne répond toujours pas aux attentes du public, plaidant pour plus de qualité et de professionnalisme dans l’offre audiovisuelle.
Dans ce sens, les médias audiovisuels sont appelés à utiliser davantage les nouvelles technologies de l’information pour avoir un contenu diversifié et attractif, a-t-il poursuivi, insistant sur l’importance de la diversification du produit pour faire face à une concurrence de plus en plus rude.
M. Moutie a, en outre, affirmé qu’il faut revoir la grille des programmes des chaînes thématiques en s’ouvrant sur des sujets en phase avec la dynamique que connaissent la société et l’économie marocaines.
Il a aussi souligné la nécessité de développer les stations radio pour qu’elles s’ouvrent sur des sujets intéressant l’ensemble des franges de la société à travers des grilles de programmes axés sur la proximité.
Abordant la réalité de la presse électronique, M. Moutie a indiqué que même si certains sites et plateformes ont contribué au débat politique et économique national en accompagnant avec plus de professionnalisme certains sujets intéressant le citoyen, cette expérience reste limitée en termes de qualité et de professionnalisme.
Il a ainsi mis l’accent sur l’importance pour ce genre journalistique de développer le contenu, en interagissant avec les observations et les attentes du public, faisant savoir que la presse électronique fait face aux répercussions de la révolution médiatique avec notamment les problèmes liés à la déontologie et aux fake news.
La célébration de la journée nationale de l’information constitue donc l’occasion d’établir un diagnostic de la situation de la presse, tout en proposant des solutions adéquates à même de permettre à ce secteur de contribuer pleinement à la dynamique que connaît le pays.
La rédaction /Le7tv