En parallèle avec le début des travaux de la commission chargée de réviser le « Code de la Famille » en prenant en compte les avis des associations de la société civile, l’ancien Premier Ministre et Secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement, Abdelilah Benkirane, a manifesté son opposition à la demande d’égalité des sexes formulée par les mouvements féministes progressistes, qualifiant ceux qui soutiennent ce principe d' »ignorants » !…
Lors d’une réunion avec l’organisation Femmes de la Justice et du Développement, il a déclaré : « Lorsqu’on évoque l’égalité, cela semble positif en apparence, mais dans les relations conjugales et sexuelles entre hommes et femmes, cela n’est pas envisageable. Comment peut-on parler d’égalité entre ceux qui en profitent en quelques minutes (coït) et ceux qui voient leur vie détruite après ? », faisant référence aux conséquences pour les femmes des relations sexuelles hors-mariage !…
Et d’ajouter en précisant : « Certaines mères me demandent comment faire face à des hommes prédateurs qui ont abusé de leurs filles « consentantes » ?… « Ces individus (se référant à ceux qui demandent la dépénalisation des relations sexuelles hors-mariage) conduiront la société à sa perte, et celle qui sortira vaincue, sera la femme, car elle sera la victime, dès l’adoption de la dépénalisation des relations sexuelles hors-mariage«
Et à Benkirane de marteler: « l’islam n’a pas instauré une égalité stricte entre l’homme et la femme…l’islam a confié au mari la responsabilité naturelle de ce qui arrive à la femme » !…
Benkirane a critiqué les défenseurs des Droits de l’Homme qui réclament l’égalité des sexes, déclarant : « La société n’est pas représentée par Simone de Beauvoir, Latifa Jbabdi et Bouayach (Présidente du Conseil National des Droits de l’Homme), qui reçoivent cinq ou six millions et plus (!!!), mais la société est principalement composée de femmes (au foyer) qui comprennent cela, mais qui ne peuvent pas en parler. »
Il est revenu sur la position hostile du parti de la Justice et du Développement envers le plan national d’intégration des femmes dans le développement, affirmant : « Nous avons mené une bataille et nous avons réussi, mais certaines choses nous ont échappé, comme la garde des enfants, après le re-mariage de l’épouse répudiée » !…
Benkirane a exprimé son refus absolu, concernant le partage des biens acquis pendant le mariage, déclarant : « Par quel droit, même si ma femme travaille en même temps que moi, lui donnerais-je la moitié de mes biens en cas de répudiation?… Mon argent est le mien et le sien est le sien » !…
Et à Benkirane de s’étonner : « Comment comprendre ; quand la femme « reste avec son mari jusqu’à sa mort, elle hérite du 1/8, mais si elle divorce, elle part avec la moitié de sa richesse ? »… Et de considérer que l’adoption du principe de partage des biens et des propriétés acquises pendant la relation conjugale poussera les hommes à renoncer au mariage, entraînant les couples mariés dans des conflits devant les tribunaux. Et d’ajouter : « Ces personnes (se référant à ceux qui réclament l’équité) sont en réalité des ignorants » !…
Benkirane s’est également opposé à la demande d’interdiction du mariage des mineures, déclarant : « Si la fille poursuit ses études, il n’y a pas de problème, mais comment refuser de marier cette fille qui se trouve dans une région où son père ne peut pas subvenir à ses besoins et qui possède « les qualités » d’une femme mûre: » Et de se demander : « Si son mariage est refusé jusqu’à ce qu’elle atteigne dix-huit ans, est-ce que le prétendant reviendra demander sa main ?… et sinon, qui portera la responsabilité du non mariage de cette fille ? »…
C’est à se demander qui est « l’ignorant » dans cette histoire ?!… (à suivre)
Abderrazzak Boussaid/Le7tv