Lors de l’ouverture de la deuxième Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé, sous le thème « Eau, Environnement et Sécurité Alimentaire », à Marrakech, le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a souligné que le passage vers des systèmes alimentaires et des chaînes de valeur agricoles plus durables et résilients est devenu une priorité pour « garantir la sécurité alimentaire de notre pays ».
Il a ajouté que les défis environnementaux et climatiques mondiaux obligent le Maroc à effectuer ces changements.
Devant les participants représentant 80 pays du monde entier, Akhannouch a noté que la réalisation de la sécurité hydrique est « une condition nécessaire pour atteindre la souveraineté alimentaire », surtout que le pays connaît depuis plus de 5 ans une période de sécheresse exceptionnelle due aux changements climatiques.
Il a souligné que la sécheresse que traverse le pays exerce « une pression croissante sur les systèmes alimentaires et les rend plus vulnérables aux chocs économiques et environnementaux », soulignant qu’avec la situation climatique exceptionnelle, il y a eu un « recul sans précédent dans les niveaux d’approvisionnement en eau, les réserves des barrages et les nappes phréatiques ».
En dépit des impacts de cette situation climatique, de la crise sanitaire et de la guerre russo-ukrainienne, le Premier Ministre a affirmé que les efforts du gouvernement ont permis de garantir un approvisionnement régulier du marché national en produits alimentaires de base, malgré quelques contraintes, en plus de l’approvisionnement régulier en eau potable.
Akhannouch a également souligné que son gouvernement a augmenté les investissements dans le « Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et en Eau d’Irrigation 2020-2027 » à plus de 14 milliards de dollars, afin d’accélérer les investissements dans le domaine de l’eau. Il a noté que le pays travaille sur « une nouvelle vision pour permettre à notre pays, à travers ce programme, de garantir un stock stratégique d’eau pour soutenir notre souveraineté alimentaire ».
Il a ajouté que cette vision repose sur la poursuite du « développement de la politique des barrages, dans laquelle notre pays a accumulé un capital historique, une expérience pionnière dans la région et dans le monde ; la réalisation de projets majeurs pour relier les bassins hydrographiques ; et la fourniture des besoins en eau des villes côtières grâce à des moyens innovants tels que les projets de dessalement d’eau de mer ».
Akhannouch a affirmé que ces efforts permettront de « soutenir la souveraineté alimentaire de notre pays et de garantir un approvisionnement régulier du marché national en produits alimentaires de base, en plus de doubler la production agricole brute, tout en améliorant les conditions de vie des agriculteurs ».
Pour garantir la santé des citoyens et la sécurité des produits alimentaires, il a souligné que le Maroc travaille à travers diverses institutions, notamment l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires, pour surveiller les produits alimentaires, qu’ils soient locaux ou importés, en appliquant des procédures strictes de contrôle pour s’assurer de leur absence de contaminants, de résidus de pesticides et de leur conformité aux normes de sécurité sanitaire en général.
À l’échelle continentale, Akhannouch a souligné que la rareté de l’eau devrait atteindre des niveaux élevés d’ici 2025, avec environ 1,8 milliard de personnes vivant dans des pays ou des régions touchées par la pénurie totale d’eau, et environ un tiers de la population mondiale pouvant vivre dans des conditions de stress hydrique.
Il a souligné l’engagement du Maroc en faveur d’un monde où « l’eau est sûre » lors de la Conférence des Nations Unies sur l’eau, qui s’est tenue en mars 2023 et a abouti à l’adoption d’un programme de travail comprenant plus de 700 engagements visant à accélérer les progrès vers la réalisation du sixième objectif de développement durable d’ici 2030.
Akhannouch a noté que la confrontation aux défis et crises régionales qui nous entourent exige « l’unification des efforts et le travail commun pour renforcer la sécurité sanitaire et environnementale sur le continent africain », soulignant que dans le cadre de la prise de conscience de cette responsabilité, « le Royaume du Maroc, conformément à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a lancé une initiative ambitieuse visant à faire de l’Afrique un continent intégré, doté d’une vision collective unifiée, uni et solidaire face aux crises ; ce qui est en harmonie avec les efforts de l’Organisation Mondiale de la Santé et les recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l’eau ».
Akhannouch a également mentionné la gestion de la catastrophe du séisme d’Al Hoceima le 8 septembre 2023, affirmant que le pays a rapidement et efficacement géré ses répercussions grâce à la politique proactive et éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui comprenait de nombreux programmes d’urgence pour reloger les victimes et les prendre en charge sur les plans de la santé, du social et du psychologique, en plus de leur fournir une assistance, une réhabilitation et une reconstruction dans les régions affectées par cette catastrophe naturelle.
Dans ces circonstances, le Chef du Gouvernement a estimé nécessaire de consacrer une session spéciale de cette conférence pour discuter des moyens de réduire les risques dans la gestion des catastrophes naturelles qui peuvent survenir à tout moment, soulignant que cela nécessite la mise en œuvre de mesures stratégiques audacieuses et multidimensionnelles, traitant de manière globale les différents aspects des défis climatiques et de leurs conséquences.
La rédaction /Le7tv