Bank Al Maghrib a décidé, suite à une réunion de son conseil ce mardi 26 septembre, de maintenir le taux d’intérêt directeur à 3%.
Après trois hausses consécutives du taux d’intérêt entre septembre dernier et mars dernier, de 150 points de base, la Banque du Maroc avait décidé en juin dernier de suspendre temporairement le resserrement monétaire en maintenant ce taux à 3%, annonce un communiqué de la banque centrale.
La réunion a débuté par un hommage solennel aux victimes du séisme d’Al Haouz, exprimant un appui inconditionnel aux mesures de soutien et saluant la solidarité nationale et internationale. Les instructions de Sa Majesté le Roi en faveur des victimes ont été mises en avant, réitérant la détermination du Maroc à surmonter cette épreuve.
Bank Al-Maghrib a également accueilli avec satisfaction la décision de maintenir l’organisation des Assemblées Annuelles de la Banque mondiale et du FMI à Marrakech, du 9 au 15 octobre 2023. Cet événement témoigne de la confiance internationale dans la capacité du Maroc à gérer des chocs significatifs et à démontrer sa résilience économique.
Le Conseil a pris acte de l’évolution économique positive depuis sa dernière réunion, notamment la décélération notable de l’inflation, qui est passée de 10,1% en février à 5% en août. Les projections de la Banque suggèrent une continuation de cette tendance, avec une inflation prévue à 6,0% en 2023 et 2,6% en 2024. Cette amélioration est attribuée aux mesures gouvernementales efficaces, à l’atténuation des pressions externes et au resserrement de la politique monétaire.
Face à l’incertitude mondiale et aux répercussions du séisme, le Conseil a opté pour la prudence, maintenant le taux directeur inchangé à 3%. Les décisions futures tiendront compte de l’impact économique et social du séisme et des mesures de relance mises en place.
À l’échelle internationale, une augmentation des cours des produits énergétiques a été observée, notamment le Brent, dont le prix moyen devrait s’établir à 82,3 dollars le baril en 2023. Malgré cela, les perspectives économiques mondiales semblent moins défavorables qu’auparavant, avec une croissance prévue de 1,9% aux États-Unis et de 1,2% dans la zone euro en 2023.
Quant à la situation nationale, une croissance graduelle est anticipée, passant à 2,9% en 2023 puis à 3,2% en 2024, indépendamment des conséquences du séisme et des mesures de reconstruction. Les échanges de biens, après une forte dynamique les années précédentes, devraient marquer une quasi-stagnation en 2023 avant une reprise en 2024.
Les conditions monétaires ont vu les taux débiteurs augmenter à 5,26% au deuxième trimestre 2023, tandis que le besoin de liquidité des banques devrait continuer à augmenter. Cependant, malgré ces défis, le crédit bancaire au secteur non financier devrait s’améliorer à 4,6% en 2024.
Qu’est-ce que le taux d’intérêt directeur signifie?
Le taux directeur est le taux d’intérêt appliqué par la banque centrale à ses opérations liées au refinancement des banques commerciales. Le conseil de Bank Al Maghrib se réunit tous les trois mois pour décider s’il maintiendra ce taux inchangé, ou s’il l’augmentera ou le réduira à un niveau déterminé en fonction de la situation économique et financière nationale et internationale actuelle et prévue. Il s’agit de l’un des principaux outils de la politique monétaire. Il influence également le coût des ressources bancaires à court terme, et donc, les taux d’intérêt des prêts accordés aux ménages et aux entreprises.
Les taux d’intérêt influent à leur tour sur les décisions de consommation, d’investissement et d’épargne des acteurs économiques, affectant ainsi le niveau général de l’activité économique et l’inflation.
Si la banque centrale souhaite ralentir un certain niveau d’inflation qu’elle juge trop élevé, elle augmente son taux d’intérêt directeur afin d’augmenter le coût des emprunts. Ainsi, les ménages et les entreprises empruntent moins, consomment et investissent moins, l’activité économique ralentit et le rythme de la hausse des prix diminue.
Inversement, si la banque centrale estime que le niveau d’inflation est très bas, elle abaisse son taux d’intérêt directeur, rendant le coût des emprunts moins élevé, ce qui permet aux ménages et aux entreprises d’emprunter davantage, augmentant ainsi la consommation et l’investissement. Ce mécanisme stimule l’activité économique et conduit à une accélération de l’inflation.
La rédaction /Le7tv