C’est avec tristesse que le Président Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir, sur les plateaux de TF1 et France 2, le retrait des troupes Françaises du Niger, mettant ainsi fin à une coopération militaire jugée par certains comme « inutile » et « contre-productive ». Une décision qui intervient bien tardivement, deux mois après le coup d’État militaire survenu dans le pays sahélien.
Emmanuel Macron, grand défenseur du maintien de l’influence française en Afrique, s’est résolu à mettre un terme à la présence militaire française au Niger, arguant que les autorités actuelles de ce pays ne voulaient plus « lutter contre le terrorisme ». Une affirmation pour le moins ironique, quand on sait que les troupes françaises étaient, depuis des années, le fer de lance de la lutte contre le terrorisme dans la région.
Cette annonce soudaine, à peine évoquée au détour d’une interview consacrée au pouvoir d’achat, en dit long sur la manière dont cette décision a été prise. On peut aisément imaginer le sérieux des délibérations qui ont conduit à un tel revirement. Il est clair que la diplomatie française a fait preuve d’une efficacité redoutable dans ce dossier.
Les soldats français, pourtant déployés dans le cadre d’une mission antiterroriste, regagneront l’Hexagone « dans les semaines et les mois qui viennent », a précisé Macron. Une précision qui laisse planer un certain flou sur la rapidité de ce retrait. Pourquoi se presser lorsque l’on sait que la stabilité régionale est en jeu ?
Cette décision, acclamée par des cris de joie à Niamey, doit sans aucun doute réjouir ceux qui voyaient d’un mauvais œil cette présence militaire. Pourtant, il est difficile de ne pas y voir une certaine tragédie pour la diplomatie française, qui se voit contrainte de quitter un pays où elle prétendait apporter la stabilité et la sécurité.
Il aura donc fallu un coup d’État et des semaines de négociations tendues pour que la France cède finalement à la pression. Bravo, Messieurs les diplomates, pour cette brillante démonstration de fermeté et d’efficacité.
Le retrait de la France du Niger est une décision qui ne manquera pas de laisser des traces dans l’histoire de la diplomatie française. Il est désormais temps de réfléchir sérieusement à la manière dont la France gère ses intérêts à l’étranger. Peut-être serait-il temps d’adopter une approche un peu plus réfléchie et moins sujette aux retournements de veste.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv