A la suite du récent tremblement de terre d’une magnitude de 7 au Maroc, une action urgente est nécessaire afin de venir en aide aux régions les plus touchées. De nombreux villages proches de l’épicentre ont été détruits, faisant près de 5 000 morts et blessés.
Certaines localités n’ont pas encore reçu d’aide car les routes sont bloquées, voire inaccessibles et de nombreuses personnes appellent toujours à l’aide. Il est essentiel d’adopter une approche sensible à la dimension du genre, en particulier pour les femmes et les filles vivant dans les zones rurales et appartenant à des communautés indigènes.
Les femmes du village de Zanite Lalla Aziza, près de Chichaoua, sont dans un état critique, certaines sont enceintes et ont besoin d’une aide urgente. Politics4Her est aux côtés du Maroc, en se concentrant particulièrement sur les défis uniques auxquels sont confrontées les femmes et les filles lors des opérations de secours en cas de catastrophe, y compris leurs besoins en matière de santé sexuelle et reproductive.
Voici quelques-uns des défis auxquels les femmes et les filles sont confrontés lors des opérations de secours en cas de tremblement de terre :
Manque d’intimité et de dignité : Les abris temporaires peuvent ne pas offrir d’installations adéquates pour préserver l’intimité et la dignité pendant les menstruations. Ce manque d’intimité peut entraîner une gêne, voire une honte, surtout dans une culture où les règles sont taboues et “hchouma”.
Accès limité aux produits menstruels : Dans le cadre des secours en cas de catastrophe, les produits menstruels tels que les serviettes hygiéniques, les tampons ou les culottes réutilisables font souvent défaut, ce qui oblige les filles et les jeunes femmes à utiliser des solutions non hygiéniques, au risque de contracter des infections et de se sentir mal à l’aise.
Environnements dangereux : Dans les zones touchées par une catastrophe, le risque de violence sexiste, notamment de harcèlement et d’agression sexuels, peut être accru. Les femmes et les jeunes filles peuvent avoir peur d’accéder à des services essentiels pour des raisons de sécurité.
Difficultés d’accès aux services de santé : Les tremblements de terre perturbent les infrastructures de santé, ce qui complique l’accès des femmes et des jeunes filles aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris les soins prénataux et postnataux.
Stress psychologique : Le traumatisme lié à la survie à un tremblement de terre, associé au manque de soutien approprié, peut avoir un impact profond sur la santé mentale et le bien-être des femmes et des jeunes filles.
Il est de notre devoir de proposer des solutions considérant les perspectives uniques des femmes et des filles afin qu’elles soient bien prises en compte dans l’aide aux victimes des tremblements de terre par le biais des recommandations politiques durables suivantes :
Accès aux soins de santé sexuelle et reproductive : Garantir l’accès aux soins maternels, aux soins menstruels et à une éducation sexuelle complète pour les femmes et les jeunes filles pendant les opérations de secours.
Logement et abris sûrs : Donner la priorité à des options d’hébergement sûres et sensibles au genre, soutenir les survivants de violences sexistes et promouvoir des efforts de reconstruction en respect avec l’environnement.
Sensibilisation des communautés aux catastrophes : Promouvoir les initiatives communautaires de préparation aux catastrophes qui impliquent activement les jeunes, en particulier les jeunes femmes et les jeunes filles.
Services de soutien psychosocial : Mettre en place des services de soutien psychosocial qui tiennent en compte les spécificités de chaque sexe afin de répondre aux traumatismes et aux besoins en matière de santé mentale des jeunes femmes et des jeunes filles qui ont survécu à la catastrophe.
Représentation et leadership : Promouvoir la participation et le leadership des femmes et des filles à tous les niveaux de prise de décision liés à la réponse aux catastrophes et aux efforts de rétablissement.
Campagnes de sensibilisation du public : Utiliser les canaux médiatiques pour atteindre un large public, y compris les médias grand public, les médias sociaux et les initiatives d’engagement communautaire soulignant les défis spécifiques auxquels sont confrontés les femmes et les filles lors des opérations de secours en cas de catastrophe.
Partenariats avec la société civile : Collaborer étroitement avec les organisations de la société civile et les mouvements locaux, notamment ceux axés sur l’accompagnement des femmes et des filles, afin de veiller à ce que les politiques et les programmes de secours en cas de catastrophe répondent à leurs besoins et à leurs difficultés spécifiques.
Éducation inclusive axée sur le genre : Fournir du matériel pédagogique impartial et exempt de stéréotypes, former les enseignants à aborder les questions liées au genre et sensibiliser aux besoins des jeunes femmes dans les situations de catastrophe.
En intégrant ces recommandations, nous pouvons créer une approche plus holistique et plus efficace afin de répondre aux catastrophes et faciliter le rétablissement, en tenant en compte les besoins spécifiques des jeunes femmes et des filles
La rédaction/Le7tv (communiqué)