Le parquet Espagnol a annoncé lundi qu’il allait ouvrir une enquête préliminaire pour « agression sexuelle » présumée dans l’affaire du baiser forcé du patron du football espagnol Luis Rubiales sur une joueuse lors du sacre de l’Espagne au Mondial.
Le parquet va enquêter sur « des faits qui pourraient être constitutifs d’un délit d’agression sexuelle », a indiqué le ministère public dans un communiqué transmis à l’AFP, invitant Jennifer Hermoso à se mettre en contact avec le parquet de l’Audience nationale « dans un délai de 15 jours » afin d’être « informée de ses droits en tant que victime » et de « déposer plainte » le cas échéant.
Par ailleurs, la mère du patron du football espagnol Luis Rubiales, a commencé lundi une grève de la faim pour dénoncer « le harcèlement » subi par son fils. Angeles Bejar a commencé sa grève de la faim depuis l’église de Motril, dans le sud de l’Espagne, où elle a l’intention de rester jusqu’à ce que Jenni Hermoso, la joueuse embrassée par surprise sur la bouche par son fils, « dise la vérité » sur ce qu’il s’est passé, a expliqué à la presse Vanessa Ruiz Bejar, la cousine de Luis Rubiales sur le seuil de l’édifice.
« Ce harcèlement n’est pas juste. Sa mère qui est très croyante, a trouvé refuge auprès de Dieu. Elle a commencé une grève de la faim et ne veut pas quitter l’église », a-t-elle indiqué, arguant que selon elle, la joueuse a « changé trois fois ses déclarations ». Luis Rubiales a grandi à Motril et son père a même été maire de la ville.
Agé de 46 ans, il a été suspendu samedi par la Fifa « de toute activité liée au football au niveau national et international » pendant 90 jours et le Parquet espagnol a ouvert lundi une enquête préliminaire pour « agression sexuelle » présumée.
L’affaire, déjà surnommée le « #MeToo du foot espagnol » et qui a éclipsé le sacre mondial de la Roja féminine, a entraîné une vague d’indignation en Espagne mais aussi à l’étranger.
A la tête de la fédération depuis 2018, Luis Rubiales est au coeur d’un tourbillon médiatique depuis qu’il a été filmé dimanche à Sydney, en pleine célébration de la victoire de la Roja féminine sur l’Angleterre lors de la finale du Mondial, prenant à deux mains la tête de Jennifer Hermoso avant de l’embrasser par surprise sur la bouche.
Dès son retour dans les vestiaires, la joueuse avait dit lors d’un direct diffusé sur Instagram : « Ça ne m’a pas plu, hein! ».
Devant l’ampleur des premières réactions outrées, la fédération espagnole avait transmis à la presse des déclarations de Jenni Hermoso selon lesquelles il s’agissait d’« un geste mutuel totalement spontané en raison de l’immense joie que procure la victoire en Coupe du monde ».
Mais vendredi, alors que Luis Rubiales a prétendu devant la fédération que le baiser était non seulement consenti mais qu’il avait demandé la permission, Jenni Hermoso s’est fendue d’un communiqué où elle a annoncé qu’elle n’avait jamais donné son accord: « Je me suis sentie vulnérable et victime d’une agression, d’un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de ma part ».