L’établissement de relations normales entre l’Arabie saoudite et Israël est devenu un dossier prioritaire pour l’administration de Joe Biden. Cette question cruciale était au centre de la récente visite à Riyad du secrétaire d’État américain, Antony Blinken. Les États-Unis se sont fixés comme objectif de faire avancer ce processus avant la fin de l’année 2023, avant d’être pris dans la frénésie de la campagne présidentielle de 2024. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, accorde également une grande importance à cette normalisation.
Dans le cadre des négociations, l’Arabie Saoudite cherche à obtenir une coopération militaire renforcée de la part des États-Unis ainsi qu’un soutien à son programme nucléaire civil. En réponse à ces demandes, la monarchie saoudienne montre des signes d’ouverture vis-à-vis d’Israël :
Le Prince Fayçal Ben Farhan, Chef de la Diplomatie Saoudienne, avait exprimé dernièrement son opinion sur cette question lors d’une déclaration à la presse. Selon lui, la normalisation avec Israël serait bénéfique pour l’ensemble de la région. Cependant, il a souligné que pour que cette normalisation puisse porter ses fruits, il est essentiel de trouver une solution au conflit israélo-palestinien. Il insiste sur la nécessité de chercher un chemin vers une solution à deux États, qui assure la dignité et la justice aux Palestiniens.
Les propos choisis par le prince Fayçal Ben Farhan ont une signification particulière. En évoquant un simple « chemin vers la paix », il semble indiquer que l’Arabie saoudite est prête à revoir ses exigences quant à la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967. Cette condition préalable à la normalisation avec Israël pourrait être assouplie.
Signes qui ne trompent pas : L’Arabie saoudite modifie ses manuels scolaires concernant Israël !
L’Arabie saoudite a récemment commencé à apporter des modifications au contenu de ses manuels scolaires relatifs à Israël, une initiative qui pourrait être interprétée comme un signe d’ouverture envers l’État hébreu et une préparation potentielle à une normalisation future.
Selon une étude publiée par l’Institut for Monitoring peace and cultural tolerance in school education (Impact-se), un think-tank israélien, les nouveaux manuels scolaires pour l’année 2022-2023 ont supprimé presque tous les exemples décrivant les juifs et les chrétiens de manière négative. Les allégations selon lesquelles les juifs et les chrétiens sont des ennemis de l’Islam ont été éliminées, et les notions de paix et de tolérance sont davantage valorisées dans les livres des écoliers saoudiens.
Sur les cartes géographiques saoudiennes, Israël n’est toujours pas nommément indiqué. Cependant, les références à « l’ennemi israélien » ou à « l’ennemi sioniste » ont été remplacées par des termes tels que « l’occupation israélienne » ou « l’armée d’occupation israélienne ».
Ces changements dans les manuels scolaires pourraient être perçus comme des signaux d’ouverture en vue d’une possible normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël à l’avenir. Déjà, depuis un an, l’Arabie saoudite autorise les avions de ligne israéliens à survoler son espace aérien.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv