Xavier Driencourt, l’ancien Ambassadeur de France à Alger, a récemment publié une note intitulée « Le pari Algérien d’Emmanuel Macron : illusions, risques et erreurs », dans laquelle il exprime sa préoccupation quant au refroidissement des relations entre la France et le Maroc en raison de l’orientation pro-algérienne de Macron, qui s’est révélée être un pari perdant.
Dans cette note publiée dans le cadre de l’Institut Thomas More, un groupe de réflexion indépendant basé à Bruxelles et à Paris, Xavier Driencourt s’interroge sur les raisons qui poussent le Président Français, Emmanuel Macron, à valoriser une relation entre la France et l’Algérie, malgré les signaux hostiles émanant du régime Algérien, tels que les paroles anti-françaises ajoutées à leur hymne national et la récente visite d’Abdelmadjid Tebboune à Moscou.
L’ancien diplomate constate que depuis 2017, la politique française à l’égard d’Alger manque de ligne directrice, passant d’une fermeté momentanée à une amitié déclarée, sans réellement adopter une politique cohérente. Il qualifie cette approche de « pari incertain », basé sur des illusions, des erreurs d’analyse et des risques politiques et géopolitiques importants, avec peu d’avantages pour la France dans des dossiers clés tels que la relation militaire, l’économie, l’immigration et la situation au Sahel.
De plus, selon Xavier Driencourt, le silence complice de la France face aux atteintes aux libertés et à la répression exercée par le régime algérien renforce la conviction d’Alger que la France soutiendra Abdelmadjid Tebboune en cas d’un second mandat. Ce choix délibéré en faveur de l’Algérie a entraîné deux conséquences directes : la fuite massive d’Algériens et l’éloignement croissant du Maroc, compromettant ainsi l’équilibre que la France tentait de maintenir entre les deux capitales maghrébines.
Xavier Driencourt souligne l’importance pour la France d’avoir des relations apaisées avec le Maroc, étant donné que les deux pays partagent de nombreux dossiers politiques, sécuritaires, économiques et migratoires. Il estime qu’il est erroné de croire que le choix en faveur de l’Algérie dispensera la France de maintenir des relations amicales et substantielles avec le Maroc. Ce choix risque d’amener le Maroc à se tourner vers d’autres partenaires internationaux, tels que l’Espagne, les États-Unis, Israël et la Chine.
Dans le contexte géopolitique actuel, marqué par l’accentuation des tensions internationales et l’organisation de puissances anti-occidentales, Xavier Driencourt invite la France à se questionner sur ses alliés et ses amis. Il affirme qu’à ce stade, la France s’est éloignée du Maroc sans récolter grand-chose de son pari algérien.
Abderrazzak Boussaid /Le7tv