Le Maroc, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, n’a ménagé aucun effort pour soutenir les actions multilatérales de lutte contre le terrorisme, a souligné, vendredi à Tanger, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
« Pour Sa Majesté le Roi Mohammed VI, agir selon l’approche multilatérale dans la lutte contre le terrorisme est essentiel », a indiqué M. Bourita, qui s’exprimait lors de l’ouverture des travaux de la deuxième édition de la Réunion de Haut Niveau des Chefs d’Agences de lutte contre le terrorisme et de sécurité en Afrique « Plateforme de Marrakech », tenue sous la coprésidence du Royaume du Maroc et du Bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (ONUCT).
Le ministre a mis en avant, dans ce sens, l’appui substantiel, notamment politique, financier, technique et en nature, apporté par le Maroc à de multiples programmes de formation du Bureau Programme des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique (ONUCT) à Rabat.
A cet égard, il a salué les efforts déployés par Vladimir Voronkov, secrétaire général adjoint du Bureau des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme, « qui continue d’être un partenaire efficace du Maroc, un défenseur engagé des préoccupations et des priorités africaines, et le partenaire d’une approche globale » dans ce domaine.
« Aucun État ne peut lutter efficacement contre le terrorisme de manière isolée », a insisté M. Bourita, ajoutant que la collaboration avec « les partenaires est essentielle ».
M. Bourita a mis l’accent, à ce propos, sur l’importance pour les pays africains de s’approprier « des réponses africaines » en vue de lutter contre le terrorisme.
L’Afrique doit également développer son autonomie pour engager une vision africaine de la lutte anti-terroriste, a-t-il fait remarquer, assurant que le Maroc est prêt à contribuer à la mise en œuvre effective de cet effort, conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en la matière.
Le ministre a indiqué qu’à la veille de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech qui se tiendra à Riyad, en Arabie Saoudite, « nous devons faire part de notre évaluation, de nos préoccupations et de notre vision à la Coalition mondiale afin qu’elle les prenne en considération ».
Il a fait observer que le Maroc est « prêt et disponible pour jouer son rôle » à cet égard, en tant que co-président de l’Africa Focus Group relevant de la Coalition mondiale contre Daech, aux côtés de l’Italie, du Niger et des Etats-Unis.
En outre, le ministre a souligné que « le lien entre les groupes séparatistes et terroristes continue d’évoluer de manière alarmante, menaçant la souveraineté nationale de nombreux pays », notant que les terroristes étendent leurs activités de la région du Sahel vers le littoral ouest de l’Afrique. « Nous ne pouvons pas nous permettre de négliger cette menace. Nous devons l’affronter rapidement », a-t-il martelé.
Tout en évoquant des progrès significatifs réalisés dans la lutte contre le terrorisme, M. Bourita a mis en garde contre la situation actuelle marquée par la menace terroriste en Afrique.
« Nous sommes tous conscients que la région connait une augmentation dévastatrice des attaques terroristes et de la violence », a-t-il fait remarquer, ajoutant que les groupes terroristes prennent régulièrement pour cible les civils et les infrastructures militaires, profitant de la porosité des frontières et des conditions de vie difficiles des communautés locales.
Selon le ministre, les chiffres reflètent cette situation, d’autant plus que 60% de tous les décès causés par le terrorisme dans le monde (4.023 victimes) sont survenus en Afrique subsaharienne.
« En 2022, la région du Sahel a enregistré plus de décès dus au terrorisme que l’Asie du Sud et la région MENA réunies », a-t-il déploré, ajoutant que les groupes terroristes utilisent des technologies avancées et nouvelles, telles que les drones, les moyens virtuels et les plateformes de communication cryptées.
« L’Afrique est le seul continent où trois branches de Daech et d’Al-Qaïda sont actives », a rappelé M. Bourita, faisant savoir que 19 groupes séparatistes armés s’activent dans 22 pays africains.
Par ailleurs, M. Bourita a réaffirmé l’engagement du Maroc en faveur de la réussite de la « Plateforme de Marrakech », en tant que « marque de son engagement indéfectible à l’égard de son continent ».
Dans ce cadre, il a mis en avant des « propositions concrètes » qui peuvent être mises en œuvre dans le cadre de la Plateforme de Marrakech, dont la mise en place de programmes de formation conjoints, qui peuvent rassembler le personnel des agences de lutte contre le terrorisme dans le but de développer une compréhension commune des forces, des faiblesses et des procédures opérationnelles de chacun.
Il a jugé nécessaire de préserver et maintenir l’orientation vers l’action de la plateforme de Marrakech en tant qu' »attribut clé », ajoutant qu’il est donc important de conserver cette vision orientée vers l’action pour la plate-forme.
« Il est facile de faire des déclarations, mais le véritable multilatéralisme consiste à lier les déclarations aux actions », a-t-il souligné.
Le ministre a également mis l’accent sur l’impératif de créer des groupes de travail conjoints au sein de la « Plateforme de Marrakech », qui peuvent se concentrer sur des menaces régionales spécifiques, afin de rationaliser la coordination, de promouvoir le partage d’informations et de faciliter le travail en collaboration.
Il s’agit également de renforcer la coopération régionale avec les nouveaux cadres émergents, en engageant un dialogue régulier avec les nouveaux cadres innovants de lutte contre le terrorisme afin d’encourager « le développement de synergies partagées et de solutions locales pour les contextes locaux », a-t-il soutenu.
Les travaux de la deuxième édition de la Réunion de Haut Niveau des Chefs d’Agences de lutte contre le terrorisme et de sécurité en Afrique « Plateforme de Marrakech », étalés sur deux jours, connaissent la participation de 38 délégations de haut niveau représentant les Services de sécurité africains et les organisations internationales, régionales et sous-régionales concernées par la lutte contre le terrorisme.
La rédaction /Le7tv