Situation trouble au Soudan. Le groupe paramilitaire de soutien rapide du Soudan (FSR) a déclaré avoir pris le contrôle du Palais Présidentiel, de la résidence du chef de l’armée et de l’aéroport international de Khartoum, samedi 15 avril. Et ce, alors que des affrontements ont éclaté avec l’armée dans un contexte de lutte pour le pouvoir qui ne cesse de s’intensifier. Dans un communiqué, le FSR a également indiqué avoir pris le contrôle des aéroports de la ville de Merowe, dans le nord, et d’El-Obeid, dans l’ouest.
« Escalade dangereuse ». Selon l’armée, le groupe paramilitaire a tenté d’attaquer ses troupes sur plusieurs positions, après que des témoins ont signalé des tirs nourris dans plusieurs régions du pays, faisant craindre l’éclatement d’un véritable conflit. Le FSR, dirigé par l’ancien chef de milice, le général Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemedti, a pour sa part assuré que ses forces avaient été attaquées par l’armée.
Une confrontation prolongée entre les deux camps pourrait entraîner des troubles importants dans un pays déjà confronté à un effondrement économique et à des flambées de violence tribale. « L’escalade des tensions entre militaires jusqu’à l’affrontement direct est extrêmement dangereuse. J’appelle les hauts commandants militaires à cesser immédiatement de se battre », a réagi l’ambassadeur américain, John Godfrey, sur Twitter.
Transition. Ces violences font suite à plusieurs jours de tension entre l’armée et le FSR, un puissant groupe paramilitaire. Cette situation a suscité des inquiétudes quant à une confrontation qui compromettrait les efforts déployés de longue date pour ramener le Soudan à un régime civil après des luttes de pouvoir et des coups d’État militaires.
Hemedti, chef adjoint du Conseil souverain dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhan, s’était placé à l’avant-garde d’une transition planifiée vers la démocratie, ce qui avait déstabilisé ses collègues militaires et déclenché une mobilisation des troupes dans la capitale Khartoum. Le fossé entre les deux camps est apparu au grand jour jeudi, lorsque l’armée a déclaré que les récents mouvements de du FSR, notamment à Merowe, s’étaient déroulés sans coordination et étaient illégaux. Le FSR a déclaré dans un communiqué que les actions de l’armée et « certains officiers » constituaient une attaque contre ses forces et visaient à créer de l’instabilité.
Le FSR, qui a renversé l’autocrate Omar al-Bashir avec l’armée en 2019, a commencé à redéployer des unités à Khartoum et ailleurs, alors que des pourparlers ont eu lieu le mois dernier sur son intégration dans l’armée, dans le cadre d’un plan de transition qui mènerait à de nouvelles élections.
La rédaction /Le7tv