Les prix du pétrole ont augmenté ce lundi 3 avril 2023 au lendemain de l’annonce surprise par plusieurs grands pays exportateurs d’une réduction drastique dès mai de leur production, dans le but de faire remonter les cours après la récente chute.
Au total, huit des 23 membres de l’Opep+, qui réunit l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, sont concernés, avec au premier rang l’Arabie saoudite.
Pour les analystes, il s’agit d’engranger « des revenus supplémentaires ». Ces coupes montrent que l’Opep+ fera tout pour « défendre un prix plancher bien supérieur à 80 dollars le baril » sans se soucier des critiques des États-Unis et autres pays consommateurs, inquiets de l’inflation galopante.
Les cours du brut sont en effet tombés en mars au plus bas en deux ans, « un niveau inacceptable pour les membres de l’Opep+ », explique un expert du marché pétrolier
Après cette action concertée des gros producteurs d’or noir, la réaction des marchés a été immédiate : les deux références mondiales ont décollé d’environ 8 % en début de séance, renouant avec leur niveau d’avant les tumultes du secteur bancaire.
Vers 13h00 GMT (15H00 à Paris), le Brent de la mer du Nord, référence européenne du brut, grimpait de 5,77 % à 84,50 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, bondissait de 5,70 % à 79,98 dollars le baril.
L’Irak, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Oman, le Kazakhstan, le Koweït et le Gabon vont donc procéder à partir du mois prochain à d’importantes réductions, et ce jusqu’à fin 2023. Elles vont de 500 000 barils par jour (bpj) pour Ryad à 8000 bpj pour Libreville. Moscou a pour sa part prolongé sa mesure de réduction de 500 000 bpj jusqu’à fin 2023.
Au total, le volume laissé sous terre sera « d’environ 1,66 million de barils quotidiens », a précisé l’Opep +. « La plupart des réductions seront effectuées par des pays qui produisent au niveau ou au-dessus des quotas » fixés, ce qui implique « des réductions réelles de l’offre » et un resserrement du marché, ont souligné les analystes de DNB.
C’est un nouveau revers pour Washington, qui plaide pour une ouverture des robinets d’or noir afin de contenir les prix. D’un point de vue géopolitique, ces réductions témoignent en outre « du soutien du groupe à la Russie », qui bénéficiera ainsi de meilleurs prix pour compenser l’impact des sanctions occidentales.
La rédaction /Le7tv