Des journalistes Marocains et Espagnols ont souligné, samedi à Laâyoune, la nouvelle dynamique que connaissent les relations entre les deux pays, plaidant pour davantage de rapprochement politique et économique.
Intervenant à l’occasion d’un colloque international, qui s’inscrit dans le cadre de la première édition du « Forum Médias et Société », organisé par la Fédération Marocaine des Éditeurs de Journaux (FMEJ) sous le thème « le voisinage naturel et les perspectives des relations maroco-espagnoles », les journalistes ont mis l’accent sur la nouvelle étape qui s’ouvre dans les relations entre l’Espagne et le Maroc, après la reconnaissance par Madrid du plan d’autonomie au Sahara comme la base la plus sérieuse et la plus crédible pour résoudre ce différend artificiel.
Lors de ce colloque organisé en collaboration avec la section de la FMEJ dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra et en partenariat avec les acteurs institutionnels, les intervenants ont aussi souligné que cette reconnaissance va au-delà de la proximité géographique, vers un rapprochement économique et politique ouvrant les perspectives d’affaires pour les deux parties dans plusieurs domaines, faisant observer que les deux pays regorgent de potentialités et de ressources à même de hisser les niveaux de coopération économique.
Dans une déclaration à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP, le président de la FMEJ, Noureddine Miftah a indiqué que ce colloque se tient dans un contexte marqué par un développement positif des relations maroco-espagnoles, notant qu’aujourd’hui le dialogue entre les deux pays a été amorcé et s’inscrit désormais dans le cadre de l’agenda de la FMEJ qui s’est engagée dans la défense de la cause nationale depuis sa création.
Les relations maroco-espagnoles connaissent aujourd’hui un élan fort et sont intimement liées à la question de « notre intégrité territoriale », a-t-il fait remarquer.
La propagande ciblant notre intégrité territoriale est essentiellement adressée à l’opinion publique espagnole, a-t-il fait observer, notant qu’elle « influence également les médias espagnols ».
De ce fait, l’ensemble des intervenants dans le champ médiatique doivent, chacun dans son domaine de compétence, s’ouvrir sur les canaux de communication, pour élucider les faits, a-t-il noté, émettant le souhait que ce dialogue soit clair et profond entre les journalistes marocains et espagnols.
En outre, M. Miftah a exprimé son espoir d’organiser une deuxième rencontre en Espagne, eu égard au rôle axial des médias à côté des acteurs politiques et ceux de la société civile dans le rapprochement entre les deux Etats, affirmant que les relations entre les deux parties sont entrées dans un nouveau tournant caractérisé par un élan sans précédent.
Pour sa part, le journaliste et écrivain Mohamed Seddik Maâninou a indiqué que le Maroc et l’Espagne sont liés par une géographie particulière générant plusieurs défis qui requièrent le rapprochement et la coopération, notamment l’immigration illégale, le terrorisme qui se prolifère dans le Sahel et le trafic des stupéfiants, ainsi que d’autres questions sensibles.
M. Maâninou a également appelé à maintenir le dialogue entre le Maroc et l’Espagne pour défendre les intérêts communs, particulièrement dans un monde rythmé par les changements, les crises et les dangers.
De son côté, le vice-président du Forum Canario-sahraoui, Ignacio Ortiz a noté que les relations entre Rabat et Madrid ont pris récemment un nouveau tournant, suite aux développements positifs qu’ont connus les liens bilatéraux au niveau géostratégique et la position du Maroc sur l’échiquier international.
Ce colloque a été l’occasion de mettre en évidence le recours aux contre-vérités et à la distorsion des réalités par certains médias en Espagne, influencés par le sectarisme idéologique, a fait savoir M. Ortiz.
« A travers le Forum Canario-sahraoui, nous contribuons par des articles de presse pour mettre fin aux allégations qui ne reflètent pas la réalité, dans l’optique de les transmettre de manière fidèle », a-t-il enchainé.
Par ailleurs, M. Ortiz a souligné que le plan d’autonomie, présenté par le Maroc, est le seul et meilleure solution pour résoudre ce conflit artificiel autour du Sahara.
Pour Manuel Fernando Vidal, journaliste espagnol, cette rencontre constitue une occasion pour débattre des moyens à même de les consolider davantage et de donner un nouveau souffle aux relations entre les Îles Canaries et le Sahara.
Des arguments ont été présentés lors de cette rencontre dans le but de retrouver cette relation de voisinage fructueuse et de longue date entre ces deux régions, a-t-il poursuivi.
Certains aspects de cette relation, qui sont appelés à être renforcés dans l’avenir, ont été contenus dans mon ouvrage intitulé (Chroniques: le Sahara vu des Canaries), a fait savoir M. Vidal.
De son côté, le président de l’Association de coopération canario-marocaine, Rafael Esparza Machín a estimé que l’avenir des relations entre le Maroc et l’Espagne en général et entre les Îles Canaries et le Sahara en particulier, augure d’une nouvelle étape positive marquée par le renforcement des liens de coopération bilatéraux, notamment suite au changement du cadre institutionnel régissant le partenariat entre les deux pays voisins.
Dans une allocution lue en son nom, la Consule générale du Royaume du Maroc aux îles Canaries, Fatiha El Kamouri a quant à elle indiqué que cette initiative intervient sur fond de la nouvelle dynamique que connaissent les relations entre le Maroc et l’Espagne, ajoutant qu’il s’agit d’une étape ayant amorcé la voie au renforcement des relations bilatérales économiques et politiques à tous les niveaux.
Dans ce sillage, Mme El Kamouri a mis l’accent sur la position historique de Madrid en faveur de la cause nationale, en exprimant explicitement son soutien au plan d’autonomie, comme étant une solution réaliste.
Par ailleurs, la diplomate a mis en exergue le rôle et la contribution des médias dans l’élargissement des perspectives des relations bilatérales entre les deux pays et la construction de ponts de dialogue, afin d’échanger des idées et des opinions et d’explorer les perspectives d’un avenir marqué par la stabilité et la sécurité, partant du fait que les médias ont rôle prépondérant à l’instar de l’action diplomatique.
Pour sa part, la directrice régionale de la communication à Laâyoune- Sakia Al Hamra, Fatima El amine a souligné que la nouvelle étape des relations bilatérales entre les deux pays reflète la volonté mutuelle des deux voisins d’établir des relations fortes, constructives et équilibrées afin d’atteindre les plus hauts niveaux d’engagement et de coopération bilatérale durable.
Mme El amine a également salué l’implication des médias des deux Royaumes et leur rôle dans cette dynamique qui constituera inévitablement un véritable levier de consolidation des acquis et de défense de l’intégrité territoriale du Royaume, en recourant à des données fiables.
A cette occasion, une convention de coopération a été signée entre la section de la FMEJ à Laâyoune-Sakia El Hamra et l’Association de coopération maroco-canarienne portant sur les domaines de coopérations culturel et social et sur l’échange d’expertises.
Ce colloque qui coïncide avec la commémoration du 65è anniversaire de la bataille de Dcheira ainsi que le 47e anniversaire du départ du dernier soldat étranger des Provinces du Sud a été marqué par la présence du wali de la région Laâyoune-Sakia El Hamra, gouverneur de la province de Laâyoune, Abdeslam Bekrate, d’élus et d’un parterre de chercheurs et d’académiciens.
La rédaction /Le7tv