Le Maroc est victime de la “dérive politique” du Parlement européen qui, faute d’incarner un pouvoir législatif réel au sein de l’Union européenne, s’arroge le droit de prendre position sur tout et n’importe quoi, au mépris de la prudence diplomatique et politique la plus élémentaire, a souligné, mardi, l’expert en géopolitique et essayiste français, Jérôme Besnard.
Pour beaucoup d’entre eux littéralement hors-sol, les parlementaires européens ont souvent plus d’interactions avec des groupes de pression ou d’influence qu’avec leurs électeurs et “leur légitimité politique est souvent remise en question”, a indiqué M. Besnard, dans une déclaration à la MAP.
A ses yeux, il existe chez eux un sentiment de “toute puissance mêlé à la frustration de ne pas être assez reconnus”, ce qui produit, d’après M. Besnard, ce type de résolution “s’ingérant sans aucune précaution dans les affaires intérieures d’un État comme le Maroc’’, qui se conforme aux principes des Droits de l’homme.
Et de poursuivre que le développement des liens économiques entre le Maroc et l’Union européenne devrait être le moteur de coopérations communes, dans une optique plus globale incluant la sécurité régionale et la régulation des migrations nord-sud.
“L’urgence de ces nécessaires convergences rend d’autant plus sceptique quant à l’opportunité d’un tel vote”, a soutenu l’universitaire français, ajoutant que “l’instrumentalisation récurrente des instances juridiques communautaires par des activistes sahraouis financés par l’Algérie était déjà problématique”.
“On passe ici à un nouveau stade dans une escalade qui n’a pas lieu d’être”, a-t-il relevé, estimant qu’il devient “urgent de s’interroger sur l’influence directe ou indirecte de l’Algérie dans l’orchestration d’une campagne anti-marocaine au sein du Parlement européen”.
Dans ces conditions, a noté l’expert en géopolitique, la réaction forte et digne du Maroc s’imposait, faisant observer que le “Parlement européen doit redevenir une instance soucieuse des intérêts communs des États membres de l’UE et cesser de paralyser des processus de dialogue constructif au nom de présupposés idéologiques déconnectés du réel”.
Le Parlement du Royaume du Maroc a annoncé lundi sa décision de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen en les soumettant à une réévaluation globale, visant à prendre des décisions fermes et appropriées, suite aux dernières positions du Parlement européen à l’égard du Maroc.
Le Parlement marocain rejette l’instrumentalisation et la politisation d’affaires relevant de la compétence de la justice pénale et du droit commun ; affaires ayant fait l’objet de poursuites voire de condamnations pour des faits n’ayant aucun lien que ce soit avec une activité journalistique ou la pratique de la liberté d’opinion et d’expression.
La rédaction /Le7tv