«L’épopée de l’équipe marocaine de football: un événement géopolitique majeur en faveur du Maroc et du Sud» est l’intitulé d’un policy brief signé par l’économiste et Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS), Fathallah Oualalou.
Dans ce document, Fathalla Oualalou écrit que «l’épopée de l’équipe marocaine lors de la Coupe du monde de football, à Doha en 2022, est un événement immense, évidemment sportif, mais qui dépasse la sphère du sport. C’est un évènement qui concerne évidemment aussi le Maroc mais le dépasse».
À travers l’exploit de l’équipe nationale, des leçons sont à tirer et des recommandations à méditer pour l’avenir, a-t-il souligné, notant que la première leçon que l’on tire de ce succès footballistique c’est qu’il ne procède ni du miracle ni de la chance.
L’épopée de notre équipe du début à la fin a été crédible parce que due à un effort et un travail réalisés par des Marocains et dans un cadre national, a-t-il ajouté. La deuxième leçon à retenir de cette épopée se réfère à l’importance de l’apport qualitatif de la diaspora marocaine à l’étranger, c’est-à-dire des 5 millions de Marocains qui constituent ce qu’on appelle les Marocains du monde.
Et de noter que cette diaspora à laquelle appartiennent les joueurs de l’équipe marocaine doit être l’objet de fierté pour tous les Marocains, parce qu’elle est restée attachée à son pays d’origine, à ses fondements, à son identité et à ses valeurs, tout en contribuant à l’enrichissement des pays d’accueil. La diaspora est un relais essentiel dans les rapports du Maroc avec la mondialisation du 21e siècle. Elle fait partie de son rayonnement et de son soft power.
Par ailleurs, Oualalou a relevé que le sport est une composante de la mondialisation et le reflet des identités nationales. Selon lui, l’épopée sportive de l’équipe nationale a permis aux Marocains de se retrouver autour d’elle comme un repère qui leur donne de l’espoir. Elle leur a permis de s’unir, de se rassembler, de vivre leur «Tamaghrabyt», de retrouver de la joie et de la fierté et de se référer aux composantes de la culture marocaine profonde.
L’épopée de l’équipe nationale au Mondial de Qatar est aussi un évènement géopolitique pour le Sud, selon l’économiste.
«L’équipe marocaine n’était pas soutenue par le seul Maroc. Et le Maroc n’était pas seul dans cette belle aventure», a-t-il écrit, ajoutant que derrière notre pays et son équipe, il y avait tout le Sud. La diaspora installée en Europe, les peuples du Maghreb, de l’Afrique et du monde arabe.
Tous se sont appropriés cette équipe qui a battu des équipes européennes célèbres de Belgique, d’Espagne, du Portugal et qui a joué sans complexe contre l’équipe de France championne du monde.
Et de conclure qu’il faut capitaliser sur la réputation produite par l’événement sportif, mais aussi sa signification géopolitique, dans notre proximité et face à la mondialisation pour défendre notre cause principale, l’intégrité territoriale, réformer réellement notre modèle de développement et rehausser la place du Sud global dans le monde pour améliorer ses capacités de négociation dans tous les dossiers et face à tous le défis: endettement, sous-développement, pauvreté, inégalités, santé, éducation, énergie renouvelable et réchauffement climatique.