Les efforts du Maroc en matière de lutte contre l’enrôlement des enfants dans les conflits armés ont été mis en avant, lundi soir à Rome, dans le cadre de la 13e édition du Festival de la diplomatie.
Intervenant lors d’un panel sur l’extrémisme en Afrique, le président directeur général du Centre international de recherches sur la prévention des enfants soldats à Dakhla, Abdelkader Filali, a mis en lumière le rôle de cette nouvelle structure de recherche à vocation internationale et les missions qui lui sont dévolues, en vue d’assurer la protection des enfants soldats dans les zones de conflits.
« Le choix du Maroc pour accueillir ce centre d’envergure n’est pas fortuit« , a affirmé Filali, également professeur à l’université d’Ottawa. Et d’jouter que le Royaume se hisse en pourvoyeur de paix à l’échelle régionale, continentale et internationale, à travers divers mécanismes et instruments, aussi bien en Afrique que dans d’autres pays.
Le Royaume est actuellement classé parmi les 11 premiers pays contributeurs en casques bleus dans le monde et deuxième dans le monde arabe, a-t-il précisé, appelant à la condamnation de toutes les formes d’exploitation des enfants et de leur implication dans les conflits armés.
« Les enfants enrôlés représentent des projets d’éléments extrémistes, qui pourraient menacer la sécurité et la stabilité dans la région« , a signalé l’académicien, évoquant, dans ce sens, l’exploitation des enfants dans les camps de Tindouf, au sud de l’Algérie, mise à nu par plusieurs ouvrages.
Le Centre va se pencher de manière anticipative sur l’examen et le suivi du phénomène du recrutement des enfants-soldats dans le monde entier, a-t-il fait savoir, relevant que la structure dispose de cadres et d’académiciens issus de tous les continents, qui seront dotés de mécanismes de contrôle et de suivi des violations dans les zones de conflit à travers le monde.
Le but ultime est donc de « fournir des données précises, qualitatives et quantitatives, afin de formuler une action informée par la recherche académique, selon une approche basée sur l’exactitude, la crédibilité et le suivi« . Le Centre ambitionne de déployer davantage d’efforts pour contrôler le recrutement d’enfants-soldats dans le monde, sans exception aucune. Il a aussi pour objectif de diffuser des recherches complètes avec des arguments probants, fin de contribuer aux efforts de plaidoyer au profit des juristes en droit international humanitaire, a poursuivi le président du Centre.
Selon Filali, la proportion d’enfants vivant dans des zones de conflit et qui risquent d’être recrutés et utilisés par des groupes armés a triplé, passant de moins de 5% en 1990 (99 millions d’enfants) à plus de 14% en 2020 (337 millions d’enfants).
Les enfants prennent part à 75% des conflits en cours dans le monde, plus de 460 millions d’enfants vivent dans une zone de conflit en 2022 et plus de 15% des enfants-soldats sont des filles, a-t-il regretté.
Tenue au sein du centre des études américaines de Rome, cette rencontre a été par ailleurs l’occasion d’échanger avec des jeunes chercheurs de différentes nationalités, qui ont exprimé leur intérêt de collaborer avec le centre de Dakhla, un espace dédié, en outre, à l’accueil des chercheurs internationaux, d’étudiants en master et doctorat de par le monde et des personnes intéressées par la question des enfants-soldats.
Ont pris part également à cet événement, la représentante spéciale de l’UE au Sahel, Emanuela Del Re, le représentant de la fondation Med-Or, Andrea Manciulli et l’avocate spécialisée dans les droits de l’Homme, Hauwa Ibrahim.
La rédaction /Le7tv