Son visage jeune et souriant inonde les réseaux sociaux en Algérie, accompagné de milliers de messages de soutien. Ryma Anane, algérienne de 28 ans, a été brûlée vive par un homme qu’elle refusait d’épouser, dans sa ville de Tizi-Ouzou, au nord du pays.
L’événement s’est passé le 26 septembre. Cette enseignante, tout juste diplômée de l’école d’ingénieurs Polytech de Nantes depuis juillet 2022, attendait le bus dans le village d’Aït Farés pour se rendre à l’école privée Assalas de Tizi-Ouzou, deuxième plus grande ville de Kabylie, où elle est professeur de français.
Selon ses proches, elle a alors été aspergée d’essence et brûlée par un voisin qui voulait l’épouser et dont elle refusait les avances. Son cousin Djamel Anane, qui vit non loin de là, a raconté à France 24 avoir entendu des cris avec sa femme. «On est vite sortis de chez nous. Et là, j’ai vu Ryma chez elle. Je n’oublierai jamais ses paroles. Elle répétait : « Il m’a brûlée, il a brûlé mon avenir ».
Restée «entre la vie et la mort», elle a pu être prise en charge in extremis par le service de réanimation des urgences du CHU de Tizi-Ouzou, et placée sous respiration artificielle.
Selon ses proches, une grande partie de son corps a été brûlée au troisième et quatrième degré. N’ayant pas obtenu de visa pour la France, elle a été évacuée ce vendredi 14 octobre vers l’hôpital Quironsalud de Madrid en Espagne !…
Sur TikTok et Facebook, la vidéo a fait des centaines de milliers de vues et déclenché une vague de soutiens. «Son groupe sanguin est O negatif, mais même si vous avez un autre groupe, vous pouvez y aller comme même (sic) au CHU de tizi-ouzou lui donner votre sang et dire que c’est à son nom», peut-on ainsi lire sur un post Facebook, tandis que de nombreux internautes partagent sa photo en dénonçant un «féminicide». Le collectif Féminicides Algérie est également mobilisé, et rappelle que 32 femmes ont été tuées par des hommes dans le pays depuis le début de l’année 2022.
️Sa famille, amis et collègues ont lancé une cagnotte pour lui permettre d’être «transférée d’urgence vers un hôpital à Paris». Samedi matin, 36.500 euros ont déjà été collectés de la part de 1100 participants.
Son cousin Djamel Anane est encore sous le choc. «On n’a jamais vu ça dans notre petit village de 900 habitants. On se connaît tous ici», raconte-t-il encore à France 24. Cela faisait plusieurs jours que la jeune femme faisait l’objet de pressions de la part de cet homme. «Ryma voulait aller en France pour suivre une formation. Son agresseur, n’a pas accepté qu’elle parte, alors il l’a menacée. Il la suivait jusqu’à son école». Selon plusieurs sources, son agresseur s’est rendu lui-même à la gendarmerie, et serait encore aujourd’hui aux mains des forces de l’ordre.
La rédaction /Le7tv