Après une année blanche, la saison de pêche du Gélidium-Sesquipédale, dite algue rouge, a pris fin dans la province d’El Jadida, avec un bilan de plus de 22.500 tonnes d’algues et ce, grâce à une bonne organisation et à un arsenal composé de quelques 800 barques comportant près de 3200 plongeurs directes et plus 1800 ramasseurs à pied.
L’année 2022 a été marquée par une abondance de la ressource de « très bonne qualité », à la grande satisfaction des pêcheurs, selon la majorité des professionnels approchés à ce sujet.
La cadence de la pêche a été très élevée induisant un rendement économique par barque important, affirment les professionnels, soulignant que cette donne a permis d’achever la saison dans de meilleures conditions.
Dans une déclaration à la MAP, Abdelouhad Moustaïne, président de la Confédération provinciale de la pêche maritime à El Jadida, a indiqué que la délégation des pêches maritimes a « réussi à maîtriser le système de traçabilité des algues le long de la chaîne de production » (pêche, débarquement, séchage, conditionnement et/ou traitement et jusqu’à l’exportation), ajoutant que la confédération n’a relevé aucune protestation ou grève au sein du secteur, « ce qui prouve, si besoin est, la bonne organisation et la satisfaction de tous les maillons de chaîne du secteur ».
Au nom des professionnels des algues marines de la province, Bouchaib Ben Ghannou a, pour sa part, indiqué que les quotas individuel et global alloués à la circonscription maritime d’El Jadida, répartis entre les barques disposant d’une licence officielle, « ont été pour la première fois bien appliqués et respectés », ajoutant qu’il s’agit de « l’une des campagnes les plus réussies dans la province d’El Jadida ».
De l’avis de tous les acteurs du secteur, le respect de la feuille de route a permis d’organiser l’activité et du coup préserver les emplois formels et actuels, a affirmé M. Ben Ghannou, notant que depuis son lancement, le plan a contribué à baisser de manière significative la pêche informelle.
« Pour atteindre les objectifs du plan, le ministère de tutelle a mis en place une panoplie d’instruments d’accompagnement », a de son côté relevé Mohammed El Ghazouani, armateur et pêcheur au port d’El Jadida.
À cet égard, M. El Ghazouani a cité « l’intégration d’un système de traçabilité des algues marines et de l’agar-agar le long des circuits de commercialisation depuis la production jusqu’à l’exportation ».
Par ailleurs, pour des familles entières notamment celles des zones rurales, il s’agit d’une occupation à plein temps. L’algue rouge est même la principale source de subsistance pour de nombreux foyers durant l’année. Aux premiers rangs des créateurs de cette richesse se trouvent les plongeurs pêcheurs, comme Brahim Idrissi.
À soixante-six ans, l’homme revêt la panoplie qu’il endosse depuis ses treize ans – sa combinaison noire, son masque et ses palmes – pour plonger dans les eaux froides de l’océan atlantique, à la recherche de la précieuse algue…
Pour sa part, Rachid Labbar, opérateur dans les algues marines dans la région, a appelé le ministère de tutelle a trouver des solutions au quota d’exportation, dont les délais impartis ont expiré depuis 2020.
D’autre part, a-t-il poursuivi, l’exploitation par certains pêcheurs d’algues marines de plus d’une barque de pêche va à l’encontre des lois régissant le secteur des licences artisanale et interpellent les autorités compétentes à prendre les mesures nécessaires pour une meilleure organisation du secteur.
La rédaction /Le7tv