Le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a présenté, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 13 juillet, les conclusions préliminaires de sa mission d’information au sujet de l’incident tragique devant le point de passage entre Nador et Melilla, où 23 migrants sont décédés et 217 personnes ont été blessées, dont 140 parmi les membres des forces de l’ordre et 77 parmi les migrants.
Le rapport indique que les données collectées et les témoignages recueillis sur les méthodes adoptées pour franchir la clôture métallique ont permis d’élaborer un cadre général chargé d’enseignements relatifs aux formes, évolutions et mutations qui caractériseront inévitablement les futures tentatives menées par les migrants.
Le rapport conclut ainsi que les décès enregistrés ont été causés par asphyxie mécanique sur suffocation provoquée par la bousculade et l’agglutination du nombre important de victimes dans un espace hermétiquement clos (catastrophe de masse), avec mouvement de foule en panique.
L’autopsie demeure la seule voie à même de déterminer avec précision les causes de décès dans chaque cas. La commission précise qu’elle n’a pu déterminer si l’origine des blessures de certains migrants qu’il a visités provenait des chutes et des bousculades ou de blessures résultant d’un recours disproportionné de la force.
« Aucun corps n’a été enterré »
Par ailleurs, aucune des personnes décédées lors de la tentative de franchir la clôture n’a été enterrée. La Commission d’information s’est assurée du nombre des corps lors de sa visite à la morgue. La Commission régionale des droits de l’Homme assure le suivi des procédures d’autopsie et d’analyse ADN, ajoute le rapport.
Le document indique que la commission a mené des entretiens avec les autorités et les associations non gouvernementales et a rencontré les migrants blessés hospitalisés. Tous ont unanimement soutenu qu’il n’y a pas eu de recours aux balles, que les forces de l’ordre ont utilisé des matraques et du gaz lacrymogène. Et d’ajouter que les soins médicaux nécessaires ont été apportés aux blessés et les interventions chirurgicales ont été assurées au Centre Hospitalier Régional de Nador et au CHU Mohamed VI d’Oujda.
Le CNDH prend note avec satisfaction de la décision d’effectuer des autopsies visant à déterminer les circonstances des décès, ainsi que les analyses ADN à même de garantir les droits des familles des défunts et leur inclusion dans les dossiers des procès. Tout en déplorant que la surveillance assurée 24h / 24 le long de la clôture par les patrouilles de la Garde civile espagnole et les améliorations techniques apportées sur cette clôture entre 1998 et 2018, n’empêchent pas les migrants de traverser et les décès continuent d’être enregistrées, en plus des centaines de migrants qui se voient renvoyés.
La rédaction /Le7tv