La question est en encore revenue sur le tapis ce jeudi avec les avertissements répétées de la CIA. La Russie peut utiliser ses armes nucléaires « tactiques » (l’équivalent de la bombe de Hiroshima) dans le conflit en Ukraine.
Le précédent serait extrêmement dangereux et briserait un tabou qui tient depuis 1945. L’hypothèse avait été évoquée peu après le déclenchement des hostilités, lorsque Vladimir Poutine avait indiqué avoir ordonné à ses généraux de « mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat ».
Et le Chef de la CIA, William Burns, de brandir à nouveau cette « menace extrême », en évoquant le recours potentiel pour Moscou à des armes nucléaires tactiques ou de faible puissance : « Il est possible que le Président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire », a-t-il affirmé.
Une arme nucléaire tactique, plus petite en charge explosive que l’arme nucléaire stratégique, est en théorie destinée au champ de bataille et transportée par une fusée ayant une portée inférieure à 5,500 km. Les russes ont désespérément besoin de remporter des victoires militaires pour les transformer en « levier politique ». Une arme tactique nucléaire qui raserait une ville ukrainienne par exemple, pourrait le faire.
Poutine n’est pas entré dans cette guerre pour la perdre !…Les récentes déclarations russes n’ont pas vraiment levé le doute sur cette éventualité. Moscou n’utilisera l’arme nucléaire en Ukraine qu’en cas de « menace existentielle » (comprenez défaite militaire), a ainsi déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov sur CNN.
Techniquement, Moscou est équipée de 1.588 têtes nucléaires « activées », dont 812 sur des missiles installés à terre, 576 sur des sous-marins et 200 sur des bombardiers.
Abderrazzak Boussaid/Le7tv